La pièce de théâtre "El Imbrator" présentée à Alger dénonce le terrorisme international

La générale de la pièce de théâtre "El Imbrator" (l'empereur), une pièce dans le genre classique qui dénonce le terrorisme international et pose la question de l'éthique et la morale dans tout acte de résistance, a été présentée samedi à Alger devant un public recueilli.

Le public relativement nombreux de la salle Mustapha-Kateb du théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (Tna) a assisté à un spectacle plein d'enseignements mis en scène par Mohamed Derbal sur une réécriture de la pièce de théâtre "Les justes" d'Albert Camus (1913-1960).

Déroulé en 90 mn, le spectacle raconte l'histoire de quatre résistants à l'occupation de leur terre vivant dans une cache souterraine où ils préparent un attentat contre l'empereur qui gouverne par la répression, l'injustice et la terreur.

Convaincus de la noblesse de leur combat, "Boria", "Yanek", "Stepan" et "Voinov" , respectivement campés par Hakim Benkhaled, Samir Zaafane, Tarek Atrous et Mohamed Nadjib Khoualdia, se rendent vite compte, lors des discussions sur la manière de mettre en place leur stratagème, que l'un d'eux est prêt à sacrifier des enfants s'il le faut pour la réussite de l'attentat.

Un débat d'idées, aux propos parfois violents, s'installe alors entre les quatre personnages pour conclure unanimement qu'"un acte de résistance en situation de guerre contre l'occupant, qui respecte l'éthique et la morale, ne peut être qualifié de terrorisme", comme voudrait le faire croire actuellement tout colonialisme sévissant encore dans ce monde.

"L'oppression des forces coloniales, leurs pratiques abjectes et les exécutions sommaires commises au quotidien contre des populations civiles sans défense sont des actes terroristes que la terre entière doit condamner", explique le metteur en scène Mohamed Derbal qui, par ailleurs, est formateur au conservatoire d'Alger.

Servis par une scénographie signée Mourad Bouchehir au décor suggérant les sous-sol en béton d'un bâtiment, les comédiens se sont donnés la réplique dans des dialogues soutenus, d'une densité universelle, sous un éclairage simple, aux atmosphères feutrées inspirant la clandestinité.

Les conflits, présentés sur le terrain de la réflexion ont permis à la trame de bien livrer son message au public qui a interagi avec le spectacle, répondant avec des applaudissements nourris et des Youyous.

Malgré quelques lenteurs provoquées par des séquences musicales, certes conformes à l'esprit du spectacle mais diffusées démesurément, "El Imbrator" a mis la lumière sur un sujet d'actualité où l'agresseur se donne, par la force des armes et sa capacité d'influence sur les autres, le statut de victime.

"A titre d'exemple, c'est l'illustration même de ce qui se passe actuellement en Palestine devant le regard indifférent du monde entier", explique encore le metteur en scène.

Produit par le Théâtre régional de Souk Ahras, la pièce de théâtre "El Imbrator" programmée au Tna pour une représentation unique, attend de partir prochainement en tournée.

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