Appel à l’Etat français de reconnaître sa responsabilité dans le massacre du 17 octobre 1961

Recueillement sur Seine scène du crime à Paris

Le "Collectif 17 octobre 1961 Banlieue Nord-Ouest" a demandé lundi à l’Etat français de reconnaître sa responsabilité dans le massacre en France des Algériens, le 17 octobre 1961, souhaitant que "toute la lumière soit faite sur ces crimes commis contre des manifestants pacifiques".

Dans son appel "Les ponts de la mémoire", le collectif organise, à compter de mardi, trois semaines d’activités "contre l’oubli du massacre d’Etat du 17 octobre 1961 et en hommage à ceux qui se sont soulevés contre les horreurs commises par l’Etat français durant la guerre d’indépendance algérienne".

A travers la commémoration du 55e anniversaire de ce massacre, le collectif vise à établir des ponts "entre passé et présent, entre générations, transmettre cette histoire et réfléchir en tirer des enseignements pour l’avenir". 

"Que la lutte continue pour la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat Français et qu’enfin toute la lumière soit faite sur ces crimes commis contre des manifestants pacifiques", a-t-il déclaré, exigeant, pour toutes ces femmes, pour tous ces hommes, "qui se sont battus aux côtés du peuple algérien avec courage", l’ouverture de toutes les archives, dont celles de la brigade fluviale, chargée en octobre 1961 de remonter les corps noyés dans la Seine.

Il souhaite mettre à profit le courage "qui animait ces Français anticolonialistes d’hier" pour "irriguer" les hommes et les femmes politiques d’aujourd’hui pour "contrer les manipulations politiciennes de certains nostalgiques de l’Algérie française et autres extrémistes". 

"Plus d’un demi-siècle de mensonges, de rapports cachés dans les tiroirs de l’Etat. Aujourd’hui, nous exigeons la vérité sur ce crime d’Etat odieux et barbare", a-t-il dit 

Le "Collectif 17 octobre 1961 Banlieue Nord-Ouest", qui rassemble des habitants et militants des villes d’Argenteuil, Bezons, Colombes, Gennevilliers et Nanterre, déplore le président français François Hollande eut utilisé en2012 une terminologie sur le massacre qui n’était pas appropriée.

"En 2012, le président de la République française reconnaissait officiellement ce crime passé sous silence. Mais à demi-mot. Il parla de +répression sanglante+, alors qu’il s’agit d’un massacre", a-t-il rappelé. 

Pour la commémoration, le collectif rendra hommage à "ces Françaises et ces Français anticolonialistes qui s’engagèrent auprès du peuple algérien dans sa lutte pour la liberté et l’indépendance", relevant que leur engagement "leur a valu d’être criminalisés et accusés de trahir leur pays, alors qu’ils se battaient justement rester fidèles aux valeurs et idéaux" de leur pays. 

Le programme s’articulera, entre autres durant trois semaines, autour d’une conférence-débat animée par l’historien Emmanuel Blanchard, un recueillement devant la stèle de Maurice Audin à Argenteuil, une exposition "Mémoire vive, 17 oct 61" et de projection de films documentaires sur le massacre. APS 

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