Le ministère de l'éducation nationale envisage la possibilité d'organiser, l'année prochaine, un concours de recrutement d'enseignants dans les matières mathématiques et physique, a dévoilé, mercredi à Blida, la première responsable du secteur, Nouria Benghabrit.
Répondant à une question de l'APS, en marge d'une journée d'étude sur le thème de la " remediation pédagogique : une réponse aux difficultés scolaires", Mme Benghabrit a précisé que ce concours, s'il est organisé, concernera uniquement les mathématiques et la physique.
Dans son allocution d'ouverture de cette rencontre, la Ministre a souligné que son département a concentré ses efforts, cette année, sur le volet pédagogique dans la perspective d'améliorer l'apprentissage et ce à travers l'organisation de plusieurs rencontres qui ont révélé un fort taux d'échec dans les matières essentielles.
Le travail effectué, pendant une année, par la Commission installée par son département, et composée d'inspecteurs, d'universitaires et d'enseignants, a permis de déterminer les erreurs récurrentes commises par les élèves des cycles primaire et moyen, ce qui permettra d'y apporter des solutions à travers la mise en place d'outils pédagogiques adéquats pour prendre en charge ce problème qui touche les matières essentielles dont la langue arabe, qui est l'un des facteurs de réussite étant la langue d'enseignement, a- t- elle précisé.
Le travail de cette commission qui a touché 9 wilayas, et a porté sur un total de 65 000 copies d'examen des deux cycles (primaire et moyen), a concerné trois matières qui sont les langues arabe et française, et les mathématiques. Les résultats ont dévoilé une récurrence de 460 000 erreurs, a indiqué la Ministre.
Mme Benghabrit a souligné que le but de cette étude qui rentre dans le cadre des réformes engagées par son département depuis 2015, est d'aider les élèves à ne plus répéter les mêmes erreurs, et permettra également la mise en place d'une stratégie nationale de remédiation pédagogique, afin de prendre en charge le problème de l'échec scolaire.
Chercher des réponses aux revendications des syndicats sans préjudice des intérêts du secteur
Evoquant les revendications des syndicats notamment pour ce qui est de la retraite anticipée, Nouria Benghebrit a affirmé que son secteur s'employait à chercher des réponses "sans préjudice des intérêts du secteur".
"La porte du dialogue reste ouverte à tous les syndicats", a insisté Mme Benghebrit rappelant que trois réunions ont été tenues avec le partenaire social depuis août dernier pour examiner la revendication relative à la retraite anticipée.
Elle a rappelé que lors de la première rencontre, le 30 août, en prévision de la rentrée scolaire elle s'était engagée à examiner le dossier de retraite proportionnelle et que l'atelier du 10 octobre avait décliné les premières conclusions des rencontres avec des enseignants et travailleurs du secteur sur les motifs du départ précoce en retraite de certains parmi eux.
Un second atelier, organisé le 15 octobre, pour enrichir le débat et examiner le dossier avec le ministre du travail, a été consacré à l'examen des incidences de la retraite proportionnelle sur le secteur, a encore rappelé la ministre.
"La grève initiée les 17 et 18 octobre par les syndicats autonomes de différents secteurs a eu un impact négatif sur le calendrier scolaire", a soutenu la ministre exprimant son refus de laisser prendre l'élève en otage.
Elle a ajouté que cette grève a exposé son département à des pressions de la fédération des parents d'élèves. "Nous leur avons assuré que les enseignants mesuraient toute la responsabilité qui pèse sur eux et qu'ils ne ménageraient aucun effort pour rattraper les cours manqués du fait de cette grève", a-t-elle poursuivi.
Selon Mme Benghebrit la grève qui a été un choix pour certains enseignants a été imposée de fait à d'autres. Les élèves quittent l'établissement scolaire avec l'absence de l'enseignant de la première matière, celui dispensant la seconde matière se trouve dans l'impossibilité d'accomplir sa mission même s'il n'a pas adhéré au mot d'ordre de grève, a-t-elle expliqué.