Journée mondiale de lutte contre le diabète : alerte sur la hausse du nombre de malades

C’est la journée mondiale de lutte contre le diabète. Cette maladie  est devenue, ces dernières années,  un problème de santé à l'échelle mondiale. Selon la Fédération Internationale du Diabète (FID) le nombre de diabétiques est passé de 108 millions à 422 millions, durant les 30 dernières années.

En Algérie, le taux de diabétiques a atteint 12% de la population. « Chaque année, on enregistre entre 10.000 et 20.000 nouveaux cas de diabète décelés notamment lors des campagnes de dépistage précoce », indique Nouredine Boucetta président de la Fédération algérienne des associations des diabétiques.

M. Boucetta a fait savoir que plus de 10.000 enfants scolarisés de moins de 15 ans sont diabétiques en Algérie, soulignant que leur nombre est en nette augmentation faute de régime alimentaire complémentaire et de non pratique du sport.

Plus de 30 pour cent des diabétiques sont insulino-dépendants, a-t-il ajouté notant que 25 pc des diabétiques ne sont pas assurés sociaux.

Par ailleurs, M Boucetta a mis en garde contre la prise de produits alimentaires complémentaires ou additifs et de médicaments sans l’avis du médecin.

Le nutritionniste, Dr Mohamed Khedim a mis l’accent, dans son intervention, sur le contrôle des parents de tout ce que leurs enfants avalent dont les boissons et jus contenant de forts taux de sucre et d'amidon.

Il a appelé les diabétiques à se conformer à un régime équilibré, au respect des règles de nutrition saine qui est la base du traitement et permet de préserver l’équilibre du taux de glucose dans le sang.

Pied diabétique: l'amputation évitable dans 90% des cas  

 Le professeur Mansour Brouri, membre du plan national de lutte contre les facteurs de risque de maladies chroniques (2015-2019) a indiqué que 90% des amputations du pied diabétique étaient évitables appelant à développer la chirurgie vasculaire pour éviter le recours à cette intervention.

Dans une déclaration à la veille de la journée mondiale de lutte contre le diabète, célébrée le 14 novembre, l'expert a déploré le recours excessif, en Algérie, à l'amputation du pied diabétique assurant que 90 % de ces interventions étaient évitables.

  Il a appelé les chirurgiens exerçant au niveau de l'établissement hospitalier spécialisé des maladies cardiovasculaires de Clairval à prendre en charge le pied diabétique.

Le chef de service de médecine interne de l'hôpital Djilali Belkhenchir de Birtraria a indiqué que sur 3 millions de diabétiques, 600.000 souffraient d'artériopathie dont 30.000 sont au stade d'ischémie chronique dont le seul remède est l'amputation.

Il a estimé que la prise en charge de cet aspect par la chirurgie vasculaire ( à travers un pontage) protégeait le malade contre l'amputation. Le spécialiste a préconisé un suivi régulier du diabétique insistant sur l'importance d'une prise en charge multidisciplinaire du diabète pour éviter les complications liées à cette maladie.

Appel à la création de centres spécialisés dans le traitement du pied diabétique

Des spécialistes ont appelé à la création de centres spécialisés à travers le pays dans la prise en charge du pied diabétique qui représente 20.000 cas sur un total de 4 millions de diabétiques en Algérie.

Le pied diabétique est la complication la plus répandue du diabète qui induit aussi la rétinopathie diabétique, les maladies cardio-vasculaires, l'insuffisance rénale, a précisé Dr Abdelhafid Habitouche, coordonnateur de la maison du diabète dans la commune de Belouizdad lors d'une rencontre organisée au forum du Moudjahid par l'association des diabétiques de la wilaya d'Alger.

Il a appelé à annexer la maison du diabète aux CHU pour assurer une meilleure organisation et une prise en charge permanente  des malades.

Concernant les cinq maisons du diabète qui existent à Alger, il a indiqué qu'elles enregistrent une forte pression et ne suffisent pas pour prendre en charge le nombre grandissant des diabétiques, d'autant qu'elles accueillent des malades de toutes les wilayas du pays.

Relevant le manque de diabétologues, il a indiqué que la plupart des cas sont traités par des médecins généralistes.

A noter que la dernière étude menée par le ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière remonte à 2004. Cette étude qui a concerné les wilayas de Sétif et Oran fait état de 10% de diabétiques sur l'échantillon de la population ciblée.

Selon le ministère, l'enquête nationale lancée en novembre et devant s'étaler jusqu'à mai 2017 sur la prévalence des maladies chroniques et qui ciblera les catégories d'âge 18 - 63 ans éclairera, 17 ans après le premier sondage, sur la véritable situation endémique du diabète en Algérie.

 

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