Crise politique en Corée du Sud : perquisition au siège de Samsung

Une perquisition a été réalisée mardi au  département publicitaire de Samsung à Séoul dans le scandale de corruption et  de trafic d'influence impliquant la confidente de l'ombre de la présidente Park  Geun-Hye, rapporte un média sud-coréen.

Depuis plusieurs semaines, la présidente est engluée dans une affaire  retentissante centrée sur son amie de 40 ans, Choi Soon-Sil, arrêtée début  novembre pour fraude et abus de pouvoir.

Un porte-parole de Mme Park a d'ailleurs annoncé mardi qu'elle avait engagé  un avocat pour entrer en contact avec le parquet de Séoul qui demande à  l'interroger. Une telle audition serait une première pour un chef d'Etat  sud-coréen en exercice.

L'affaire scandalise les Sud-Coréens, qui sont descendus en masse dans la  rue samedi pour réclamer la démission de Mme Park, la plus grande manifestation  en Corée du Sud depuis les grands rassemblements prodémocratie de la fin des  années 1980.

Mme Choi, 60 ans est accusée d'avoir usé de son influence sur Mme Park pour  contraindre des groupes industriels, dont Samsung, à verser des fonds à des  fondations douteuses, sommes dont elle se servait ensuite à des fins  personnelles.

Samsung aurait versé 15,8 millions d'euros à ces fondations, ainsi que  jusqu'à 2,8 millions d'euros à Mme Choi Soon-Sil pour financer la formation  équestre de sa fille en Allemagne.

Mardi, les enquêteurs ont fait une perquisition à l'agence de publicité de  Samsung Cheil Worldwide, rapporte l'agence sud-coréenne Yonhap.

Ils auraient selon Yonhap découvert des éléments laissant penser que Cheil  a fait un don à une fondation sportive contrôlée par la nièce de Mme Choi, Jang  Si-Ho, qui est également une de ses assistantes.

Les enquêteurs ont d'ores et déjà interrogé dans cette affaire l'héritier  présomptif de Samsung, Lee Jae-Yong. 

Plusieurs collaborateurs de la présidente ont également été interrogés et  pour certains arrêtés par le parquet, qui souhaite entendre rapidement Mme Park.

Un porte-parole de la présidente a indiqué mardi qu'elle avait engagé  l'avocat Yoo Young-Ha afin de voir quand, où et comment une telle audition  serait possible.

La présidente est soupçonnée d'avoir aidé son amie à obtenir des  financements pour les fondations en question, et de l'avoir laissée se mêler  aux affaires gouvernementales alors qu'elle n'exerçait pas le moindre rôle  officiel.

Mme Park est notamment accusée par les médias d'avoir reçu en juillet les  dirigeants des puissants conglomérats du pays pour les inciter à la générosité.

Selon la Constitution sud-coréenne, un chef de l'Etat en exercice ne peut  pas faire l'objet de poursuites pénales, sauf pour insurrection ou trahison.  Mais certains font valoir que l'audition d'un président est possible dans le  cadre d'une enquête plus vaste. 

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