PLF 2017 : les députés expriment leurs craintes quant à l’augmentation de taxes

Les avis des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) étaient mitigés lors du débat du Projet de loi de finances (PLF 2017).  Partagés sur les nouvelles mesures notamment fiscales, ils rejettent les plus impopulaires et appellent à la recherche d'autres sources alternatives pour renflouer le budget de l'Etat.

Lors d'une séance plénière présidée par Mohamed Larbi Ould Khelifa, président de l'Assemblée, plusieurs députés ont relevé le contexte "difficile" dans lequel est intervenu le projet de loi notamment le recul notable des revenus du pays en hydrocarbures, mettant en garde contre les répercussions des mesures fiscales contenues dans le projet de loi sur le pouvoir d'achat du citoyen.

A cet effet, Kada Djellid, député du RND a estimé que le gouvernement devait "dire la vérité au peuple" en expliquant les données de la situation socio-économique. 

Le PLF-2017 a été élaboré dans une conjoncture économique interne difficile (recul notable des revenus des hydrocarbures) et une conjoncture mondiale très perturbée, a-t-il dit, soulignant la nécessité de préserver le caractère social de l'Etat et de protéger les catégories vulnérables en renforçant la solidarité.

De son côté, Fatma Zohra Benhaddou, députée du FLN a qualifié les augmentations proposées dans le PLF d'"infimes" et de "raisonnables", contestant l'augmentation du prix du mazout à 20,23 DA qui se répercutera certainement sur les prix des produits agricoles, vu que le secteur agricole utilise en grande partie ce carburant.

L'intervenante a appelé à relever les taxes sur le tabac et les boissons alcoolisées et à baisser le coût du timbre fiscal du passeport biométrique.

Pour sa part, le député Abdellaoui Abdelkader (FLN) a indiqué que le budget de l'Etat n'était pas l'unique moyen pour financer le développement, estimant qu'il était nécessaire de trouver des sources alternatives pour financer une économie diversifiée et accorder l'appui et le soutien nécessaire aux plus méritants.

Le député Nacer Hamdadouche (AAV) a estimé que le gouvernement avait fait preuve de transparence dans son exposé sur la situation économique, ajoutant que "le gouvernement a été sincère et avait présenté des chiffres réels sur la situation, mais n'a pas donné de solutions pour surmonter cette situation difficile", regrettant "l'ignorance des critères de bonne gouvernance dans la gestion, l'atermoiement dans la lutte contre la corruption et l'évasion fiscale".

Le député a proposé de baisser les salaires des membres du parlement et de hauts cadres de l'Etat, en signe de solidarité.

La députée Nora Mahiout (FFS) a fustigé le PLF 2017, affirmant que la majoration des taxes n'était pas le meilleur moyen pour combler le déficit budgétaire.

Elle a en outre rejeté la proposition de réduire le budget d'équipement, car cela implique le gel de centaines de projets de développement et le renoncement à la création de milliers d'emplois, appelant à la nécessité de préserver l'investissement public, renforcer les mécanismes de lutte contre la corruption et l'évasion fiscale et à la restitution de l'argent public accordé précédemment, en forme de crédits, à des hommes d'affaires.

Le député Lotfi Kheirallah (AAV) a exprimé ses craintes quant à un éventuel recours de l'Algérie à l'endettement extérieur, en raison de la baisse importante des recettes algériennes des hydrocarbures.  

 

 

 

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