Décès de Mohamed-Tahar Fergani : artistes, politiques et médias saluent la mémoire d'un «monument» de la culture algérienne

Artistes et hommes de culture, personnalités politiques, ainsi que les médias ont salué la mémoire Mohamed-Tahar Fergani, décédé mercredi à l'âge de 88 ans, qualifiant unanimement le défunt de «monument de la chanson malouf et de la culture algérienne» 

Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a indiqué, dans un message de condoléances, que l'Algérie perdait en El Hadj Mohamed Tahar Fergani, «un monument de la culture et de la scène artistique», algérienne, louant les qualités du défunt, «sa loyauté pour la patrie et son souci permanent d'accomplir au mieux sa mission artistique à l'intérieur du pays et à l'étranger».

Pour sa part, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah a qualifié, dans un message de condoléances, le défunt de «personnalité distinguée» ayant marqué la culture algérienne, et de «grand symbole» qui jouissait d'une «renommée qui dépasse les frontières».

Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, s'est, quant à lui, dit très attristé par le décès de Mohamed Tahar Fergani: avec cette disparition «l'Algérie aura perdu un de ses plus grands artistes» qui a consacré sa vie à «la préservation, d'un art (le malouf) raffiné et apprécié», en Algérie.

Outre les réactions des officiels, les artistes étaient également nombreux, certains dès l'annonce de la nouvelle du décès du maître du malouf constantinois, à rendre hommage à l'«artiste exceptionnel» et le «digne héritier» de la tradition musicale constantinoise qui a «révolutionné» le malouf, à l'exemple de Layachi Eddib, Hamdi Bennani ou encore le jeune Abbas Righi, grandes figures du malouf,

Le doyen de la musique classique algérienne -école de Tlemcen-, Mohamed El Ghafour s'est dit «peiné» par la perte d' «un ami qui a voué sa vie au patrimoine musical» de l'Algérie. 

Rappelant qu'il avait de souvent travaillé avec le défunt, cheikh El Ghafour estime que Tahar Fergani «est à lui seul une école».

Présidents d'associations de musique andalouse et directeurs d'institutions culturelles ont également exprimé leur profonde tristesse suite à la perte de ce «monument du malouf et repère de la ville de Constantine», et salué la mémoire de «celui qui aura transmis son art à quatre générations de mélomanes» et qui restera vivant par son legs.

Des professeurs de musique andalouse d'Alger, Constantine, Cherchell et Tlemcen, entre autres villes, se sont, eux aussi, inclinés devant la mémoire de Mohamed Tahar Fergani, un «musicien acccompli, qui a introduit de «nouveaux modes dans le malouf», tout en formant plusieurs «générations de musiciens», ont-ils rappelé. 

La majorité des sites Internet des quotidiens nationaux d'information ont également rendu hommage au maître de la chanson classique algérienne, Mohamed Tahar Fergani, alors que plusieurs médias français reprenaient l'annonce du décès de l'artiste.  

La dépouille du maître du malouf Mohamed Tahar Fergani sera rapatriée demain vendredi dans sa ville natale de Constantine où il sera inhumé après une cérémonie de recueillement populaire au Palais de la Culture Malek-Haddad.

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