Festival du théâtre arabe d’Oran : hommage à Azzedine Medjoubi, l’un des monstres sacrés du théâtre algérien

Le regretté Azzedine Medjoubi

Le Festival du théâtre arabe, pour la première fois depuis sa création en 2009, dédie une de ses éditions, qui se tient à partir de mardi soir simulaténement à Oran et Mostaganem, à un homme de théâtre et le choix, pour cette 9éme version, a été porté sur le regretté Azzedine Medjoubi.

"Nous dédions le Festival à Azzedine Medjoubi parce qu’il est le fils du théâtre algérien, un symbole représentatif de tous", a indiqué Lakhdar Bentorki, directeur général de l’ONCI, lors d’une récente conférence de presse.

Son ombre et celles d’Abdelkader Alloula et Ould Abderahmane Kaki, deux autres monstres sacrés du théâtre algérien, planeront sur cette 9ème édition du théâtre arabe.

C’est le 13 février 1995 que fut assassiné Azzedine Medjoubi devant l’entrée du Théâtre National Algérien (TNA) dont il avait pris les rênes depuis peu.

Deux balles assassines avaient mis un terme à une trentaine d’années de carrière passée du théâtre à la radio et à la télévision. Il a enregistré de nombreuses oeuvres dramatiques à la radio et a joué dans plusieurs films, notamment pour la télévision nationale. Mais c’est sur les planches du théâtre qu’il a connu l’apogée de sa carrière.

Le défunt comédien a fait ses premiers pas à la RTA avant de rejoindre le TNA pour être distribué dans plusieurs pièces comme "Bab El-Foutouh", "La Bonne âme", "Les Bas-fonds", "Stop" et "Hafila Tassir". Dans cette dernière pièce, il campa l’un de ses meilleurs rôles au théâtre. La pièce est adaptée de la nouvelle de l'Egyptien Ihsène Abdelkadous, "le Voleur d'autobus" et mise en scène par Ziani Chérif Ayad.

A la télévision, il a joué dans "Journal d'un jeune travailleur", "Crime et châtiments", "La grande tentative", "La Clef" et "El-Tarfa". Il a assisté Ziani Chérif, Kasdarli et Benguettaf.

Avec le trio Ziani, Sonia et Benguettaf, il créé la troupe indépendante "El-Qalâa" qui a produit notamment "El-Ayta" (1988), "Hafila Tassir" (nouvelle version, 1990) et "Hassaristan" (1991).

En 1993, il quitte la troupe "El-Qalâa" et met en scène, pour le compte du Théâtre régional de Batna, "Alem El-Bâaouche" (le monde des insectes) qui obtient un prix au Festival international de Carthage. En 1994, pour le compte du théâtre régional de Béjaïa, il monte la pièce El-Houinta (La petite Boutique).

Le cinéma algérien l'a sollicité à maintes reprises. Il a notamment joué dans le film de Malik Hamina "Octobre, un automne à Alger", relatant les événements d'octobre 1988 à Alger.

En 1994, Medjoubi est nommé directeur du TNA. Il a été assassiné par un groupe terroriste le 13 février 1995. Il avait 48 ans. Son assassinat est intervenu au lendemain du décès de l’écrivain Rachid Mimouni et quelques jours après l'attentat perpétré contre le cinéaste Djamal Fezzaz, qui l’a dirigé dans son dernier film "la Mélodie de l'espoir". APS

Culture, Théâtre