Le professeur Abderrezak Dourari : Yennayer est le ciment de l’unité et de l’identité de la société Algérienne

Yennayer 2967, le nouvel An Amazigh, est le sujet à avoir été traité, ce jeudi, lors de l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne.

L’invité, le directeur du Centre national pédagogique et linguistique de l’enseignement de Tamazighte, le professeur Abderrezak Dourari, rappelle que Yennayer « symbole de fécondité et d’abondance», est un évènement qui est fêté à travers tous le Maghreb.

Pour perpétuer cette tradition, il dit souhaiter voir l’Etat la déclarer Fête nationale, pour éviter, dit-il, que sa commémoration ne finisse par disparaître, « l’économie n’étant plus fondée sur l’agriculture ».

Le professeur Dourari explique que chaque région célèbre Yennayer à sa manière et selon ses spécialités culinaires particulières liées dit-il, à ses particularités agraires, où le couscous trône le plus souvent en bonne place.

Une tradition observée par les populations berbères de la région d’Ouargla consiste, explique-t-il, à considérer que Yennayer marque la mort d’une année et la naissance d’une nouvelle et qu’à ce moment, il faut faire en sorte de nettoyer sa maison et l'ensemble des vêtements et ustensiles de cuisine, en prévision de l’année d’après.

L’intervenant considère que la perpétuation de cette fête au sein de la société Algérienne est l’un des éléments symboles contribuant à cimenter son unité, à renforcer son identité et à récupérer son histoire et son Algérianité

Ce processus, souligne-t-il, a été engagé, depuis 1995, avec la création du Haut Commissariat à l’Amazighité et, en 2002, à travers la consécration de Tamazighte comme langue nationale.

Des travaux entrepris pour transcrire la langue Amazighe, il reste toujours, relève-t-il, à  confirmer le choix « de tel ou tel autre caractère », et ce n’est pas le linguiste, poursuit-il, qui va finalement décider mais le politique « qui gère la symbolique » dans le pays.  

Dans la région du M’Zab, on utilise des caractères Arabe pour transcrire le Tamazighte; en Kabylie les caractères latin et les Touaregs le Tifinagh, « qu’ils continuent », déclare le professeur Dourari estimant toutefois, que ces différences posent problème pour l’enseignement amènant à transcrire des manuels différents en usant de ces trois caractères. « Or, poursuit-il, ce n’est pas au ministère de l’Education nationale qu’il appartient de gérer cette question ».  

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