Médecine du travail : difficulté d’identifier des sites exposant des travailleurs à l’amiante

La difficulté d’identification des sites  d’exposition des travailleurs à l’amiante, un matériau cancérigène, a été relevée mercredi à Tizi-Ouzou par le chef de service de médecine du travail du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou.

Intervenant lors d’une journée de sensibilisation sur la sécurité et la santé au travail, organisée par cet établissement de santé publique, le Pr. Ahmed Zatout a déclaré qu’"il y a un véritable problème d’identification des sources d’exposition des travailleurs à l’amiante, ce qui peut se répercuter négativement sur la prise en charge de ceux qui ont été en contact durant leur vie professionnelle avec ce minerai fibreux et qui auraient développé des maladies liées à cette exposition".

L'amiante a été introduit en Algérie en 1948. Son utilisation (tous types d’amiantes), sa manipulation et son importation ont été interdites en 2009, a-t-il souligné, ajoutant qu' "aujourd’hui nous ignorons ou se trouve ce matériau, quel sont les bâtiments et produits qui en contiennent, sachant que l’amiante entre dans la fabrication de sèche-cheveux, des appareils ménagers et des dalles de sol, les véhicules, entre autres".

"Actuellement, et à l’exception de certaines entreprises ayant utilisé l’amiante et qui sont aujourd’hui fermées ou dont la production a été réorientée vers d’autres activités, il est impossible de savoir avec précision combien de travailleurs ont été exposées à cette variété d'asbeste dangereuse", a-t-il soutenu.

L’apparition à long terme (après environ une trentaine d’année d’exposition et plus) des pathologies liées à l’exposition à l’amiante, fait que même les concernés, ignorent s’ils étaient en contact avec ce minerai qui est dangereux s’il est inhalé (présence dans de fibres en suspension dans l’air), ce qui pose le problème de leur suivi médical, a-t-il ajouté.

Pour prendre en charge cette problématique d’identification et du suivi post-exposition des travailleurs, le Pr. Zatout a insisté sur la nécessité d’impliquer l’ensemble des intervenants concernés et la mise en place d’une relation inter-services (généralistes, pneumo-phtisiologues et pathologistes professionnels) pour une prise en charge médico-légale précoce des travailleurs, mais aussi de l’employeur à travers la mise en place d’un environnement de travail sain pour les employés. APS 

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