Ebola en RDC : l'OMS prête à tester un vaccin expérimental

Un vaccin expérimental contre le virus Ebola pourrait très rapidement être testé dans la zone du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) touchée par une épidémie, a annoncé jeudi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

"Les préparatifs sont en cours. Nous pourrions potentiellement lancer une campagne (de vaccination) en une semaine environ si toutes les conditions (...) sont remplies", a déclaré aux médias le Dr Peter Salama, directeur du programme de gestion des situations d'urgence de l'OMS.

En effet, l'OMS assure que pour l'instant, il n'existe pas de vaccin homologué pour se protéger de cette maladie. Mais il existe un vaccin candidat prometteur dont les stocks pourraient être acheminés en quelques jours en RDC si les autorités venaient à donner leur feu vert.

Les autorités congolaises ont annoncé, il y a une semaine, que "le pays faisait face à sa huitième épidémie d'Ebola depuis la découverte de ce virus sur son sol en 1976". La maladie a été détectée dans une zone isolée du Bas-Uélé, à environ 1.300 km au nord-est de Kinshasa.

"Jusqu'à présent, seuls 2 cas ont été confirmés en laboratoire. 18 autres sont suspects", selon l'OMS. Au total, trois personnes sont mortes.

Il s'agit de la première flambée d'Ebola depuis la terrible épidémie qui avait frappé l'Afrique de l'Ouest entre fin 2013 et 2016, causant plus de 11.300 morts sur quelque 29.000 cas recensés, à plus de 99% en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.

Durant l'épidémie, l'OMS a été critiquée pour son manque de discernement face à la gravité de la crise, ayant perdu des mois avant de déclarer la guerre à Ebola.

En mai dernier, la directrice sortante de l'OMS, Margaret Chan, avait affirmé que "le monde n'était pas à l'abri d'une nouvelle épidémie d'Ebola mais il y sera mieux préparé".

L'OMS a expliqué jeudi qu'elle souhaiterait mettre en place en RDC une vaccination dite "en anneaux" ou "en ceinture".

Cette méthode consiste à vacciner des cercles ou groupes de gens en contact avec un malade, d'abord des proches, puis des sujets qui ont été en contact avec eux et ainsi de suite.

Les travailleurs du domaine de la santé seraient également vaccinés. Une telle campagne de vaccination devrait faire face à d'importants défis logistiques car le vaccin doit être conservé à une température de -80 degrés Celsius et être acheminé vers une zone isolée.

"Comme vous l'imaginez", mener cette opération "dans une zone sans télécommunications, sans route et sans un grand réseau électrique, ce sera un énorme défi", a dit M. Salama. APS

 

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