Législatives en France: majorité écrasante pour Macron, abstention record

Le nouveau président français Emmanuel Macron a obtenu une majorité parlementaire écrasante, balayant les autres partis et obtenant toute latitude pour conduire ses réformes, dans un scrutin assombri par une abstention sans précédent.

Le parti présidentiel centriste la République en Marche (REM) et son allié du MoDem remportent de 350 à 360 députés sur 577, largement au-delà de la majorité absolue de 289 sièges, selon des résultats quasi-définitifs publiés à  22H00 GMT.

"Il y a un an, personne n'aurait imaginé un tel renouvellement politique", a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe.

Inconnu il y a encore trois ans, élu à 39 ans à la tête du pays, Emmanuel Macron, plus jeune chef d'Etat jamais élu en France, gagne son dernier pari: contrôler l'Assemblée nationale pour lancer de délicates réformes d'inspiration libérale-sociale et renforcer sa position au niveau européen.

Angela Merkel, l'a aussitôt félicité pour sa "majorité parlementaire nette", selon le porte-parole de la chancelière allemande qui se prépare elle-même à entrer dans une séquence électorale.

Cette consécration est cependant entachée par l'abstention, qui atteint 56,83%, selon des résultats presque définitifs. Ce record historique s'explique par la vague pro-Macron annoncée, le long marathon électoral entamé en octobre dernier avec les primaires de la droite, le désintérêt croissant pour la politique.

Le mouvement présentiel a balayé les partis traditionnels, droite et gauche, qui ont structuré des écennies de vie politique française, mais sans obtenir le raz-de-marée annoncé par certains sondages. "Nous obtenons une majorité nette mais en même temps les Français n'ont pas voulu signer de chèque en blanc", a commenté le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner.

Défaite 'incontestable' de la gauche

Loin derrière, Les Républicains (droite) et leurs alliés centristes obtiennent entre 126 et 136 sièges, un mieux après leur échec à la présidentielle, plombée par les affaires de leur candidat François Fillon. 

Le chef de file des Républicains, François Baroin, s'est félicité que le nombre de députés soit "suffisamment important pour faire valoir les convictions" de la droite. Mais, à droite comme à gauche, les "macron-compatibles" risquent de brouiller les lignes.

A gauche, le Parti socialiste, qui contrôlait la moitié de l'Assemblée sortante, a été pulvérisé. Le PS, avec ses alliés, reste cependant la principale force de gauche, avec 44 à 46 députés, devant la gauche radicale et communiste (de 23 à 29 élus).

"La défaite de la gauche est incontournable, la déroute du Parti socialiste, sans appel", a reconnu le patron du parti, Jean-Christophe Cambadélis, en annonçant sa démission.

Enfin, l'extrême droite française obtiendrait huit sièges, contre deux en 2012. La patronne du Front national Marine Le Pen, députée européenne, entre pour la première fois à l'Assemblée nationale, après une tentative ratée en 2012. 

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