Abderrahmane Mebtoul : l’Algérie possède de fortes potentialités demandant des décisions courageuses

Les financements nécessités par les besoins d’importations et les transferts légaux de capitaux durant l'année 2016 se sont chiffrés à quelque 60 milliards de dollars, signale l'expert économique, Abderrahmane Mebtoul.

S’exprimant, mardi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, cet expert y voit le résultat des efforts réalisé par le gouvernement pour limiter cette hémorragie budgétaire en rappelant que, durant l’année 2013, les sorties de devises ont été supérieures à 75 milliards de dollars.

Commentant le programme économique qui vient d’être présenté par le nouveau Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, il appelle à ne pas avoir une « vision de sinistrose » le pays disposant de 100 milliards de dollars de réserves et n’ayant qu'une dette extérieure de moins de 4 milliards de dollars.  

Ce qu’il reste à faire, selon lui, c’est de lever les contraintes dans le milieu des affaires afin, dit-il, de booster le secteur privé productif et de le débarrasser pour cela, des contraintes bureaucratiques et de faciliter son  financement et son accès au foncier.

Parmi les autres aspects qu’il appelle à prendre en compte afin d'assurer ce programme, M. Mebtoul met en avant l’institution d’une « dialogue permanent » avec les partenaires économiques et sociaux, de même que l’introduction de la « bonne gouvernance et de l’état de droit », c’est à dire, souligne-t-il, la moralisation de la société « par ceux qui doivent donner l’exemple ».

Annonçant une période à venir faite de tensions budgétaires difficiles, l’intervenant estime utile de mobiliser les Algériens en leur tenant un « langage de vérité ». L’Algérie, reprend-t-il, possède de fortes potentialités qui appellent à être appuyées par des « décisions courageuses ».

Ces dernières devraient d’après lui cibler le système des subventions dont il note qu'il représente un tiers du budget, et dont il considère qu’il est « injuste », dans la mesure, dit-il, où « celui qui perçoit 50 millions de centimes en bénéficie au même titre que celui qui touche 2 millions de centimes »   

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