Culture culinaire : des desserts "intrus" se frayent une place chez les constantinois

Le fameux Tiramisu italien qui appâte les ménages à Constantine

Les traditions culinaires particulièrement tenaces durant le ramadhan ont fini ces dernières années à Constantine par tolérer certains "intrus" plutôt délicieux sur les tables des veillées ramadanesques.

Il s’agit de desserts qui semblent avoir fini par détrôner les désormais "surannées" flan et autres m’halbi aux yeux des jeunes dames constantinoises qui s’émulent à régaler les papilles des membres de leurs familles.

Le plus en vogue parmi ces intrus est le Tiramisu, une pâtisserie de la cuisine italienne dont l’appellation signifie ‘‘remonte-moi le moral’’. La présence de sucre et de cacao qui procure énergie et vitalité presque immédiate expliquerait cet effet de bien-être que procurerait ce dessert.

Pour Mme Chahinaz, ce dessert est préparé avec du biscuit boudoir, du café, du jaune d’oeuf, du fromage, du sucre, de la vanille et du cacao. Son goût très délicieux en fait une pâtisserie irrésistible pour les enfants comme pour les adultes. 

Cette jeune dame affirme avoir trouvé dans le tiramisu un dessert idéal pour faire plaisir aux membres de sa famille durant les veillées ramadanesques tout en brisant la monotonie des desserts "classiques" que "l’on n’a pas cessé de prendre pendant des années et des années".

D’autres desserts ont réussi à gagner les faveurs des constantinois dont la mousse chocolat, la salade fruits et autres bavaroises et pâtisseries légères à la crème. La pénétration de la société constantinoise par ces nouvelles traditions culinaires d’ailleurs est liée surtout à l’ouverture électronique qui a placé à la portée d’un clic et d’une touche la découverte des habitudes de cuisine d’autres sociétés.

Mme Chahinaz qui considère que la cuisine est son "petit royaume" affirme être une abonnée fidèle des chaînes youtube spécialisés dans les desserts pour le ramadhan et cet abonnement lui permet être toujours informés des plus récentes nouveautés.

Le même avis est partagé par Mlle Sofia qui affirme suivre régulièrement les chaînes télévisées de cuisine et naviguer souvent sur le Web à la recherche de recettes nouvelles pour surprendre à chaque fois les membres de sa famille et leur affirmer ses compétences culinaires. 

Jeune chef de famille, Fayçal assure supporter la diversification sans toutefois renoncer à l’héritage culinaire et confie ne pas rater aucune occasion durant ce ramadhan pour déguster les petits plaisirs d’ici et d’ailleurs que s’évertue à préparer son épouse.

Cet engouement des ménages a entraîné dans son sillage la floraison du commerce des intrants de ces mets légers. Kamel, tenant d’un petit commerce d’alimentation générale relève ainsi que les biscuits boudoir et les types de crèmes s’épuisent rapidement et s’en réapprovisionne aussitôt pour répondre à la demande de ses clients. Septuagénaire, Mme Fatima qui vit seule avec son mari est une conservatrice déconnectée de l’univers Web.

Pour elle, les seuls desserts qu’elle connait surtout après le mariage de tous ses enfants sont ceux qu’elle prépare à son époux depuis plusieurs décennies et qu’il continue toujours d’apprécier largement. APS 

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