Al Sarraj et Hafter s’engagent à un cessez-le-feu et au processus de réconciliation nationale en Libye

Le président du Conseil présidentiel du gouvernement libyen d'union nationale, Fayez Sarraj, et le maréchal Khalifa Hafter se sont engagés mardi à La Celle Saint-Cloud, près de Paris, à un cessez-le-feu et à poursuivre le dialogue pour aboutir à une réconciliation nationale.

Dans une déclaration conjointe, distribuée à la presse à l’issue d’une rencontre à La Celle Saint-Cloud, initiée par le président français Emmanuel Macron qui veut contribuer à la résolution de la crise libyenne, les deux responsables libyens ont affirmé que la solution en Libye "ne peut être que politique et passe par un processus de réconciliation nationale associant tous les Libyens".

"Nous nous engageons à un cessez-le-feu et à nous abstenir de tout recours à la force armée pour ce qui ne ressort pas strictement de la lutte antiterroriste, conformément à l’accord politique inter-libyen et aux traités internationaux, et afin de protéger le territoire et la souveraineté de la Libye, et condamnons fermement tout ce qui menace la stabilité du territoire", ont-ils affirmé à l’issue de leur rencontre, en présence du nouveau Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, Ghassan Salamé.

Dans le processus de réconciliation nationale libyenne sont inclus également "les acteurs institutionnels, sécuritaires et militaires de l’Etat qui sont prêts à y participer pacifiquement, avec le retour en toute sécurité des déplacés et des réfugiés, la mise en place d’un processus de justice transitionnelle, de compensations et d’amnistie nationale, et l’application de l’article 34 relatif aux arrangements sécuritaires de l’accord politique inter-libyen".

Un Etat civil et démocratique  

 La déclaration conjointe, qui a souligné les efforts menés par les pays amis, dont l’Algérie, a expliqué que l’initiative française vient en plein appui de la mission du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, Ghassan Salamé, dans le but de l’élaboration d’une solution politique.

La présidence française a indiqué que la rencontre s’inscrit dans la continuité des rencontres qui se sont déjà tenues à différents niveaux, à Abou Dhabi, au Caire, en Algérie, et en reprend les éléments consensuels.

Les deux parties libyennes se sont également engagées en faveur de "la construction d’un Etat de droit en Libye, souverain, civil et démocratique, qui garantisse la séparation et le transfert pacifique des pouvoirs et le respect des droits de l’homme" et est "doté d’institutions nationales unifiées, la Banque centrale, la Compagnie nationale de pétrole et l’Autorité libyenne d’investissement", soulignant que cet Etat devra "garantir la sécurité des citoyens, l’intégrité du territoire et la souveraineté de l’Etat, ainsi que la bonne gestion des ressources naturelles et financières, dans l’intérêt de tous les Libyens".

Se déclarant "soutenus par le travail impartial" du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en Libye Ghassan Salamé", al Sarraj et Hafter ont affirmé être "résolus à rendre opérationnel l’accord politique du 17 décembre 2015" et à "poursuivre le dialogue politique dans la continuité de la rencontre d’Abou Dhabi du 3 mai 2017", indiquant qu’ils déploieront "tous les efforts possibles pour accompagner les consultations et les travaux Ghassan Salamé, qui devront faire l’objet d’un dialogue politique inclusif, dans lequel la chambre des députés et le Conseil d’Etat auront toute leur place".

Ils ont déclaré que des efforts seront faits pour "intégrer les combattants qui le souhaitent dans les forces régulières", appelant au "désarmement, à la démobilisation et à la réintégration des autres dans la vie civile".

Appel aux "combattants d’intégrer les forces régulières libyennes"

L’armée libyenne sera "constituée de forces militaires régulières assurant la défense du territoire libyen dans le respect de l’article 33 de l’accord politique inter-libyen", ont-ils ajouté, indiquant avoir décidé de l’établissement d’une "feuille de route pour la sécurité et la défense du territoire libyen contre les menaces et les trafics de tous ordres".

"Nous allons oeuvrer pour que toutes les forces sécuritaires et militaires en présence s’associent à ce plan dans le cadre de la réunification des institutions militaires et sécuritaires afin de se coordonner dans la lutte contre le terrorisme, d’assurer le contrôle des flux migratoires qui transitent par le territoire libyen, de sécuriser et de contrôler les frontières et de lutter contre les réseaux criminels organisés, qui instrumentalisent la Libye et qui déstabilisent la Méditerranée centrale", ont-ils souligné, prenant l'"engagement d’oeuvrer, en coopération avec les institutions concernées et avec le soutien et sous la supervision des Nations unies, à l’organisation des élections présidentielle et législatives à compter de la date du 25 juillet 2017".

Enfin, ils demandent au Conseil de sécurité des Nations unies d'"appuyer les orientations de la déclaration conjointe" et au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies d'"engager les consultations nécessaires avec les différents acteurs libyens". APS

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