Le président de la République lors du Conseil des ministres ce mercredi : la difficulté de la période exige une prise de conscience collective

Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a appelé mercredi à une prise de conscience collective quant à la difficulté de la période pour éviter toute panne de développement et arriver à préserver l'indépendance économique et financière du pays au- delà des clivages, y compris politiques.

«Il appartient (...) à chacun de nous, par-delà de tout clivage, y compris politique, de s'associer à la préservation de l'indépendance économique et financière du pays, par l'adhésion aux réformes et aux efforts que cela requiert», a soutenu le président Bouteflika dans une intervention à l'issue de l'adoption mercredi par le Conseil des ministres d'un projet de loi amendant la loi sur la Monnaie et le crédit, précise un communiqué de la présidence de la République.             

Les partenaires sociaux et le Gouvernement sont ainsi «en devoir de faire preuve de solidarité et de coordination pour garantir la progression des réformes dans la paix sociale», a-t-il recommandé 

De ce fait, les travailleurs sont appelés, chacun dans son secteur, à «redoubler d'efforts pour faire avancer les réformes destinées à moderniser la gestion du pays et notamment l'efficacité et la compétitivité de son économie pour offrir au pays des revenus substantiels à même de garantir, sur le long terme, la pérennité de la justice sociale et de la solidarité nationale», a relevé le chef d'Etat.

Le peuple algérien, qui, souligne-t-il, a tant versé de sacrifices pour transcender la tragédie nationale et renouer ensuite avec le développement depuis près de deux décennies, «mérite de ne pas connaître une nouvelle panne de développement après celle qu'il a vécue à la fin des années quatre vingt».

Lors du Conseil des ministres du mois de juin écoulé, M. Bouteflika avait relevé l'intensité de la crise financière induite par la chute des prix des hydrocarbures et avait instruit le Gouvernement d'écarter le recours à l'endettement extérieur et de promouvoir le recours à un «financement non conventionnel interne». 

Le  financement non conventionnel évitera une régression de la croissance économique 
Le financement non conventionnel doit surtout permettre au pays d'éviter une régression de la croissance, selon le chef d'Etat.

«Le recours souverainement au financement interne non conventionnel vise à éviter une régression de la croissance, dangereuse économiquement et socialement», estime-t-il.

Ce recours a été possible, note M. Bouteflika, grâce à «l'indépendance économique extérieure» dont jouit encore l'Algérie à travers le remboursement anticipé de sa dette et l'accumulation de réserves de change.

Le projet de loi amendant la loi sur la Monnaie et le crédit ouvre ainsi la porte au recours au financement dit non conventionnel en autorisant la Banque d'Algérie à «prêter directement au Trésor public» afin de permettre à ce dernier de financer les déficits du budget de l'Etat, de financer la dette publique interne et d'allouer des ressources au Fonds national de l'investissement», précise le communiqué sanctionnant le Conseil des ministres.

Ce mode de financement «exceptionnel», qui sera instauré pour une durée de cinq années, sera accompagné de la mise en œuvre d'un programme de réformes structurelles économiques et financières destinées à rétablir l'équilibre des finances publiques ainsi que l'équilibre de la balance des paiements.

L'Algérie va donc recourir «temporairement» à ce financement après avoir «résisté» trois années durant aux effets d'une crise financière sévère induite par une grave chute des prix des hydrocarbures.

Ainsi, le pays «évitera un arrêt de son processus de développement économique et social et se ménagera, en même temps, une période de transition en vue de finaliser ses réformes économiques et financières, selon les termes du communiqué. 

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