Crise syrienne: progression de l'armée à Deir Ezzor, vers des zones de désescalade

Les forces armées syriennes poursuivaient dimanche leur progression pour la libération de Deir Ezzor, aupravant aux mains du groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique (EI/Daech)", avec la reprise de nouveaux quartiers Al Djafra, une banlieue de la ville dans l'est de la Syrie, ainsi que Mariya et Hawija al-Mariya poussant de nombreux terroristes à fuir, pendant que les principaux acteurs du conflit se sont mis d'accord à Astana sur de nouveaux détails concernant les zones de désescalade en Syrie.

Depuis le début du mois, les forces syriennes cherchent à encercler les terroristes de "Daech" dans les quartiers sous son contrôle à Deir Ezzor, dans le cadre de leur offensive pour reprendre la totalité de la ville.

Appuyées par l'aviation russe, les combats font rage à Deir Ezzor, et les troupes syriennes ont réussi à briser le siège imposé depuis près de trois ans par Daech aux deux enclaves et combattent les terroristes pour progresser dans la ville après l'arrivée des renforts militaires lundi.

Dimanche, affaiblis par l'offensive des forces gouvernementales, de nombreux terroristes ont fui dans le sud du gouvernorat de Deir Ezzor, d'autres se sont retranchés dans la partie nord de la ville. 

Selon un communiqué de l'armée russe, 54 terroristes ont rendu les armes dans la même région. 

"L'armée a atteint l'Euphrate, après avoir libéré "Mariya et Hawija al-Mariya", a déclaré une source militaire.

"Ils n'ont pas d'autre sortie à part traverser l'Euphrate vers la rive est et fuir vers le désert ou vers al Boukamal et al Mayadin", ajoute-t-on.

Des offensives sont en cours pour chasser Daech des villes de la vallée de l'Euphrate qui restent sous son contrôle.

Al Mayadin et Al Boukamal se situent au sud-est de Deir Ezzor en aval de l'Euphrate, en direction de l'Irak. Al Boukamal, situé à la frontière irakienne, fait face à Al Kaïm en Irak, tenue aussi par Daech.

Aujourd'hui, 85% du territoire syrien a été libéré des milices armées illégales. Des zones représentant environ 27.800 km² du territoire de la république doivent encore être libérées avant la destruction totale de l'organisation terroriste autoproclamée "Etat islamique" (Daech/EI).

 Vers la mise en place de zones de désescalade en Syrie

Au moment où des progrès militaires sont enregistrés sur le terrain, les émissaires du gouvernement et les rebelles syriens réunis à Astana se sont dit proches d'un accord plus détaillé pour la mise en place de zones de désescalade en Syrie, a indiqué jeudi dernier l'envoyé spécial du Kremlin pour la Syrie à l'issue du sixième round de négociations dans la capitale kazakhe.

"Nous sommes proches d'un accord sur les quatre zones de désescalade", a  déclaré Alexandre Lavrentiev.

Lors des précédents rounds de négociations à Astana, il avait été décidé de créer quatre zones de désescalade en Syrie dans les régions d'Idleb (nord-ouest), de Homs (centre), dans la Ghouta orientale, près de Damas,  ainsi que dans le sud du pays, mais leurs contours doivent être encore définis.

L'idée de créer ces zones de désescalade est née en mai dernier lorsque les trois pays garants ont signé un protocole en ce sens lors de la quatrième réunion sur la Syrie à Astana.

Le processus de paix d'Astana est parrainé par la Russie, l'Iran et la Turquie. Il s'articule autour des questions militaires et techniques. Il se  déroule en parallèle à celui, politique, de Genève.

La Chine, les Emirats arabes unis, l'Egypte, l'Irak, le Liban et le Kazakhstan pourraient ainsi être admis à y participer en tant qu'observateurs et à se joindre aux pourparlers lors de la prochaine réunion en octobre, a précisé M. Lavrentiev.

M. Lavrentiev a souligné que le socle du processus d'Astana reposait sur le travail des trois pays garants -la Russie, l'Iran et la Turquie- chargés  de superviser et de garantir le cessez-le-feu dans les zones de désescalade en Syrie.

Deir Ezzor reçoit son premier convoi d'aide humanitaire

Dans une ville assiégée et sous les bombes depuis plus de trois ans par le groupe terroriste Daech, un premier convoi routier d'aide humanitaire a accédé vendredi dernier dans la ville syrienne de Deir Ezzor, afin de venir en aide à quelque 15.000 familles prises en otage.

Il s'agit du premier convoi terrestre de l'ONU transportant une aide humanitaire à atteindre la ville de Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie. 

Selon Jens Laerke, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), il s'agit de camions transportant des "articles essentiels" comme de la farine, des aliments en conserve et des articles liés à la santé maternelle. 

   Environ 93.000 personnes sont assiégées depuis 2014 à Deir Ezzor, la plus grande ville de l'est de la Syrie. L'aide qui leur avait apportée par le passé n'avait été rendue possible que grâce à des largages aériens du Programme alimentaire mondial (PAM) jusqu'à la semaine dernière, lorsque le siège a été brisé et que l'accès à Deir Ezzor est devenu possible. 

Au total, l'ONU a réussi 309 largages d'aide sur Deir Ezzor durant le siège, a précisé Jens Laerke.

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