L’ONU réclame l'arrêt des opérations militaires birmanes contre les Rohingyas

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a réclamé mardi à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies l'arrêt des opérations militaires birmanes contre la minorité Rohingya en Birmanie.

"Les autorités birmanes doivent mettre fin aux opérations militaires et permettre un accès humanitaire sans restriction" aux populations touchées par les combats, a-t-il dit, quelques heures après un discours de la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi qui s'est dite "prête" à organiser le retour des 421.000 Rohingyas réfugiés au Bangladesh depuis cet été.

Dans ce contexte, les enquêteurs de l'ONU sur la situation des droits de l'homme en Birmanie ont réitéré leur appel pour "un accès complet et sans entrave" au pays, soulignant qu'une grave crise humanitaire était en cours.

"Il est important pour nous de voir de notre propres yeux les endroits où ces violations présumées se sont produites et de parler directement avec les personnes affectées et avec les autorités", a déclaré le président de la mission d'établissement des faits en Birmanie, Marzuki Darusman, devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève.

"Je saisis cette occasion pour réitérer notre demande de coopération  adressée au gouvernement de Birmanie, surtout en nous accordant l'accès au pays", a-t-il ajouté, spécifiant que cette accès devait être "complet et sans entrave".

Cette mission d'enquête de l'ONU a été établie en mars dernier par l'adoption d'une résolution, par consensus, par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. 

Certains pays, comme l'Inde et la Chine, avaient toutefois indiqué qu'ils se "dissociaient" de la résolution.

Quelque 410.000 membres de la minorité musulmane des Rohingyas, réfugiés au Bangladesh, ont fui l'Etat Rakhine où l'armée mène une vaste opération de répressions.

Les Rohingyas, plus grande population apatride au monde, sont traités comme des étrangers en Birmanie, un pays à plus de 90% bouddhiste.

"Il est clair pour nous qu'il y a une grave crise humanitaire en cours qui nécessite une attention urgente", a affirmé M. Darusman.

"Il y a des rapports indiquant qu'environ 200 villages rohingyas situés dans la zone affectée ont été vidés", a ajouté l'ancien ministre indonésien.

Les enquêteurs de l'ONU, qui doivent présenter leur rapport final en mars 2018, ont demandé mardi une extension de six mois de leur mandat. 

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