Irak: Baghdad rejette toute forme de référendum sur le Kurdistan

Le Premier ministre d'Irak, Haider Al-Abadi, a déclaré, mardi, qu'il rejetait toute forme de référendum sur l'indépendance du Kurdistan Irakien, prévu pour se tenir dans moins d'une semaine.

« Le référendum est rejeté, aujourd'hui ou dans le futur, qu'il se tienne dans la région du Kurdistan, dans les frontières de 2003, ou dans les zones disputées », a-t-il fait savoir.

M. Abadi a, par ailleurs, laissé planer la menace d'une intervention militaire à Kirkouk, où cohabitent des Kurdes, des Arabes et des Turkmènes.

« Si le citoyen de Kirkouk est exposé au danger, c'est notre devoir légitime d'imposer sa sécurité », a-t-il dit. « J'ai demandé clairement à la police de Kirkouk de faire son devoir en surveillant la sécurité et ne pas se transformer en un outil politique ».    

« Ne laissez pas entrer Kirkouk dans le conflit », a-t-il prévenu. Dans cette ville, la sécurité est assurée par des services Kurdes, alors que la police fédérale dépend de Bagdad.

Après deux consultations du Parlement fédéral à Baghdad, hostiles au référendum, la plus haute juridiction du pays a décidé, lundi, la suspension du vote dans la région autonome « pour inconstitutionnalité ».

Le dirigeant Kurde, Massoud Barzani, avait annoncé qu'il organiserait un référendum d'indépendance, le 25 septembre au Kurdistan.

Outre les trois provinces formant la région du Kurdistan, depuis la chute de Saddam Hussein, conséquence d'une invasion conduite par les Etats-Unis, les Kurdes revendiquent différents autres territoires à Kirkouk, Ninive et Dyala.

M. Barzani a déjà indiqué qu'une victoire du « oui » ne mènerait pas à une déclaration d'indépendance immédiate mais plutôt au début de « discussions sérieuses avec Bagdad » pour « régler tous les problèmes ». 

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