Décolonisation : l’Onu s'excuse après la diffusion de propos dénaturés attribués aux pétitionnaires

Le secrétariat de l’ONU a présenté, vendredi, ses excuses après la publication par son service de presse de comptes rendus erronées sur le Sahara occidental, attribués aux pétitionnaires, promettant d’examiner la question de près.

Invité par la quatrième commission de la décolonisation à publier une note sur des propos dénaturés, attribués aux pétitionnaires sur le Sahara Occidental, la représentante du secrétariat a tenu à présenter ses excuses à l’Algérie en indiquant que les communiqués de presse en question ont été effectivement corrigés.

Le secrétariat étudie en outre la question de savoir ce qui s’est passé, a ajouté la représentante en réponse aux préoccupations soulevées par l’Algérie concernant cet impair commis par le service presse de l’ONU.

Ce à quoi l’ambassadeur-adjoint de l’Algérie auprès de l’ONU, Mohamed Bessedik a répliqué en précisant qu’il ne s’agit pas de présenter des excuses à l’Algérie, mais à l’ensemble de la quatrième Commission, «car cela nous nuit », a-t-il dit.

Le président de la quatrième Commission, le vénézuélien Rafael Dario Ramirez Carreno qui avait auparavant souhaité obtenir des précisions et des excuses au sujet de «ces erreurs», a partagé l’avis du représentant de l’Algérie.

«Quand je vois qu’on reflète la position d’un pétitionnaire qui n’a pas pris la parole, et à qui on attribue une position qui n’est pas traditionnellement la sienne, cela nuit beaucoup au déroulement du débat», s’est indigné Rafael Ramirez, avant d’appeler le secrétariat à publier une note pour expliquer la situation.

Le service presse de l’ONU se trouve au cœur d’une grave affaire de manipulation après avoir dénaturé des propos d’intervenants, venus témoigner leur soutien à la cause sahraouie, allant jusqu'à attribuer des propos pro marocains à des pétitionnaires qui n’ont pas encore pris la parole.

Propos déformés ou inventés, contenus orientés, le service cumule depuis deux jours une série de dérapages qui entachent sa crédibilité en tant qu’organe d’information d’une institution multilatérale comme l’ONU.

«L’erreur commise dans le communiqué du 5 octobre, qui attribuait la déclaration de El Baihi à M. Ahmed Boukhari, du Front Polisario, a été corrigée », écrit l’ONU sur son site internet.

Vendredi, l’Algérie a demandé au département de l’information de l’ONU de fournir des précisions sur cette question et exigé qu’une mise au point soit publiée sur le site Internet de l’ONU.

«Il (département de l'information) est de son devoir de nous expliquer comment ses impairs ont été commis», a-t-il affirmé. 

«Aujourd’hui on n’a pas seulement assisté à une discordance entre les communiqués de presse et les déclarations des pétitionnaires, plus grave on a attribué une déclaration à un représentant légitime d’un peuple, alors qu’il n’avait pas encore pris la parole», a dénoncé M. Bessedik.

Dans une déclaration à l’APS, le représentant du Front Polisario a fait savoir qu’il allait « demander une enquête sur ce grave dérapage ».

«C’est un dérapage planifié par ce service de l’ONU, envahi d’agents marocains qui sont allés à l’extrême falsification en m’attribuant des propos pro marocains, alors que je n’ai pas encore pris la parole», a dénoncé le diplomate sahraoui.

Le premier compte rendu de l’ONU attribuait à M. Boukhari de graves propos sur le Front Polisario et le processus de paix au Sahara Occidental.

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