Accord entre le Hamas et l’Autorité palestinienne, quelles chances d’aboutir ?

Après deux jours de discussions menées à huis clos au Caire, les deux mouvements palestiniens, le Hamas et le Fatah, sont parvenus à un accord censé concrétiser une réconciliation annoncée la semaine passée, selon un communiqué du Hamas ce jeudi. De précédents accords ont déjà eu lieu, aucun n’a jusque-là abouti. Ce dernier a-t-il des chances de se concrétiser ?

David Khalfa, chercheur-associé à l’institut Prospective et sécurité en Europe, répond aux questions de Fazia El-Kenz pour la Radio chaine 3.
  
Aucune information n’a filtré sur le contenu de cet accord, mais l’on sait d’ores et déjà que trois mille policiers de l'Autorité palestinienne seront déployés dans la bande de Ghaza et aux frontières en vertu de l'accord de réconciliation dont les partis palestiniens doivent dévoiler les termes jeudi, a affirmé un responsable proche des discussions.

Palestine : 3000 policiers de l'Autorité palestinienne seront déployés à Ghaza
Aux termes de cet accord, le gouvernement palestinien «pourra assumer toutes ses responsabilités dans les domaines civil et de la sécurité, et 3 000 policiers de l'Autorité palestinienne seront redéployés» dans Ghaza et aux frontières, a dit ce haut responsable cité par des médias.

Les pourparlers portent sur les détails concrets du rapprochement entre les deux parties, après une décennie de profonds désaccords. Les négociations sur les questions les plus ardues, comme le contrôle de la sécurité dans la bande de Ghaza et le sort des 25.000 hommes de la branche armée du mouvement de résistance Hamas, risquaient d'être remises à plus tard.

Le Hamas avait annoncé, septembre dernier, qu'il était prêt à remettre le contrôle de la bande de Ghaza au gouvernement de consensus national dirigé par le Premier ministre Rami Hamdallah et s'est dit favorable à l'organisation d'élections législatives et présidentielle.

Le Mouvement a également annoncé la dissolution de son «comité administratif» dans la bande de Ghaza. Le Hamas avait créé en mars dernier ce «comité administratif», formé de sept hauts responsables du mouvement pour gérer les affaires de la bande de Ghaza. Un organe perçu par le Fatah comme la «principale entrave» à la réconciliation palestinienne.

La bande de Ghaza, qui compte quelque deux millions d'habitants, est soumise depuis dix ans à un rigoureux blocus d'Israël, doublé d'une fermeture quasi permanente par l'Egypte de sa frontière depuis 2013. 

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