Ouyahia: une "bataille" sera menée par l'Etat pour réduire les importations

L'Etat mènera une bataille pour réduire les importations, a affirmé mercredi à Alger le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, soulignant que l'informel se nourrit également de l'importation.

Intervenant lors d'un débat organisé dans le cadre de la 3ème édition de l’Université du Forum des chefs d’entreprises (FCE), le Premier ministre a considéré que moins il y a d'importations, plus l'informel est réduit. 

Selon lui, la bataille contre l'informel n'est pas seulement du ressort de l'Etat mais constitue aussi une affaire "collective" dans laquelle les opérateurs économiques doivent également s'impliquer.

En outre, a-t-il expliqué, la réduction des importations préserve les réserves de change et permet aux entreprises algériennes de se réapproprier le marché national. 

Concernant les marchés publics, M. Ouyahia a souhaité que les entreprises algériennes arrivent à prendre la totalité de la demande publique, précisant qu'une enveloppe de 260 milliards de DA relevant du budget équipement de 2018 sera destinée au financement de divers projets dont les établissements éducatifs, les logements et les routes essentiellement.

Questionné par un opérateur sur le financement non conventionnel, il a affirmé que le règlement des créances de Sonatrach et Sonelgaz permettrait d'injecter de l'argent dans les banques, qui sera ainsi destiné à la relance de l'investissement.   

Quant au soutien des entreprises soulevé par certains opérateurs, le Premier ministre a indiqué que "l'argent manque" et que désormais, "le soutien ira vers les entreprises qui ont un meilleur taux de rendement".

En réponse à une question sur  le rôle de la Bourse d' Alger dans le financement de  l'économie, M. Ouyahia a avancé qu'il est "hors de question que l'Etat ouvre le capital des banques et des sociétés publiques juteuses par le biais de la bourse".

Interrogé sur la réhabilitation du chèque dans les transactions commerciales, il a considéré que l'entreprise a aussi un rôle à jouer en imposant ce moyen de paiement.

Par ailleurs, le Premier ministre a déploré le non recours aux programmes de mise à niveau par les entreprises notamment en matière de formation mis à la disposition des PME depuis 2006-2007.

La démarche de l'Algérie permet de surmonter la crise financière mais des réformes sont nécessaires 

L’Algérie a mis en place une démarche qui lui permettra de surmonter la crise financière mais des réformes sont nécessaires, a indiqué mercredi à Alger le Premier Ministre, Ahmed Ouyahia.

Le Premier ministre a estimé que la construction nationale que l’Algérie mène sous la direction du Président Abdelaziz Bouteflika,  s’est retrouvée menacée, ces dernières années, par l’impact brutal de la chute des prix des hydrocarbures sur le marché mondial.

Pour mieux faire comprendre aux opérateurs économiques l'ampleur de l'impact de cette baisse drastique des cours pétroliers, le Premier ministre leur a demandé d’imaginer quelle serait la situation d'une entreprise qui perdrait brutalement 50% de son chiffre d’affaires. "Et c’est bien ce qui est arrivé à notre pays", a-t-il fait valoir.

D’ailleurs, a-t-il poursuivi, même les entreprises ont ressenti l’impact de ce choc financier à travers la baisse des investissements publics ou les retards dans le paiement des entreprises ayant fourni des prestations à l’Etat et ses démembrements, ainsi qu'à travers la baisse de la disponibilité du crédit bancaire pour les projets d’investissements. Toutefois, a-t-il observé, grâce aux orientations de M. Bouteflika, l'Algérie a mis en place "une démarche qui lui permettra de surmonter cette crise financière et de ne pas exposer le bien-être social et l’économie du pays à une grave régression".

Selon lui, "la solution financière est désormais là, avec le recours par le Trésor public à l’emprunt auprès de la Banque d’Algérie" permis par la nouvelle loi sur la monnaie et le crédit.

Il a, cependant, tenu à affirmer que pour pouvoir dépasser véritablement la crise économique et financière actuelle, cela nécessite aussi des réformes que le gouvernement mènera, tout en précisant qu’un tel défi exige également une participation active des travailleurs, des entrepreneurs et de tous les citoyens aux côtés de l’Etat.  

"C’est là tout le sens de l’appel du Président de la république, lors du Conseil des ministres de septembre dernier, aux partenaires économiques et sociaux pour mobiliser toutes les énergies et créer de nouvelles ressources complétant celles du pétrole, et ce, en vue de préserver à long terme  l’indépendance financière de l’Algérie et sa souveraineté sur le plan économique", a-t-il expliqué.

Cet appel du Président Bouteflika, a relevé M. Ouyahia, avait rapidement reçu un "écho engagé" de la part de l’UGTA et de l’ensemble des organisations patronales privées et publiques, qui avait été exprimé dans une Déclaration conjointe. 

Près de 4.000 dossiers d’investissements enregistrés sur les 9 premiers mois de 2017

Près de 4.000 nouveaux dossiers d’investissements ont été introduits auprès des guichets uniques de  l’Agence nationale du développement de l’investissement (ANDI) dans les 48 wilayas, a indiqué mercredi à Alger le Premier ministre, Ahmed Ouyahia.

M. Ouyahia a précisé que 24% de ces dossiers avaient été engagés au niveau des wilayas des Hauts Plateaux, et 13% au niveau des wilayas du Sud.

Selon lui, cela signifie que l’investissement et les entreprises sont devenus des acteurs dans la politique nationale d’aménagement du territoire, en observant que la décentralisation du traitement des dossiers d’investissements a eu pour résultat l’émergence d’un esprit  d’entreprenariat dans toutes les wilayas du pays.

Par ailleurs, M. Ouyahia a souligné que depuis l’année 2000, l’Etat a engagé plus de 36.000 milliards DA en investissements publics, ayant permis la livraison de dizaines de milliers d’équipements pour satisfaire les besoins de la population dans tous les volets du développement humain, qu’il s’agisse de l’enseignement, de la santé ou du logement.

Il a également affirmé que d’importantes infrastructures de base ont aussi été réalisées pour améliorer les conditions de l’investissement et du développement économique.

A cet effet, a-t-il soutenu, la dépense publique d’équipement a constitué l’essentiel du plan de charge des entreprises, même si une part des montants engagés n’a pu être captée par les entreprises locales qui n’ont, malheureusement, pas su se renforcer.

Evoquant les investissements, M. Ouyahia a relevé qu'il est d’usage pour certains de dire que le climat des affaires n’est pas parfait dans le pays: "Il y a, sans doute, une part de vrai dans une telle affirmation. Mais en même temps, nous sommes l’un des rares pays au monde à accorder  d’importants avantages fiscaux aux investissements, qui peuvent même atteindre 15 années, et ce, entre la réalisation et l’exploitation dans les régions du Sud et des Hauts Plateaux".

Le Premier ministre également observé que l'Algérie est le seul pays au monde à prendre en charge les allocations des enfants de tous les travailleurs même ceux du secteur privé et ceux des entreprises étrangères.

Il a aussi affirmé que l'Algérie est le seul pays au monde à maintenir délibérément les taux d’intérêts en dessous du taux d’inflation et même à les bonifier de moitié, et ce, au profit de l’investissement, ajoutant aussi que "nous sommes parmi les rares pays au monde à soutenir  financièrement le recrutement des primo-demandeurs d’emploi".

Cette politique a donné, selon lui, des résultats, et ce, à l’image de l’entrée en activité de plus de 50.000 nouvelles PME recensées par l’ANDI, qui ont bénéficié des soutiens publics et qui ont créé des centaines de milliers d’emplois permanents.

Placée sous le slogan "L’entreprise c’est maintenant", l’université du FCE se poursuivra jusqu’à vendredi et abordera des panels thématiques relatifs au partenariat public-privé, le financement alternatif et la fiscalité, le climat des affaires et l’investissement, la sécurité alimentaire et l’agro-industrie, le Code du travail et l’employabilité.

Cet évènement économique regroupe des ministres, des membres du Forum, des décideurs économiques, des représentants de la société civile ainsi que des experts.

 

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