Mise en place d'une nouvelle structure dédiée à la diplomatie économique au sein du MAE

Une nouvelle structure dédiée à la diplomatie économique vient d'être mise en place au sein du ministère des Affaires étrangères (MAE), dans l'objectif de coordonner les actions à l'internationales et accompagner les entreprises algériennes dans leur démarche visant à pénétrer les marchés étrangers, a indiqué vendredi à Alger, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel.

«Dans le nouvel organigramme du ministère des Affaires étrangères, repensé et réfléchi pour donner plus de cohérence à l'action diplomatique algérienne, et dans lequel, la diplomatie économique prend une large place, nous avons mis une structure spéciale en charge de la diplomatie économique, à sa tête, un ambassadeur-conseillé, chargé exclusivement de la prospection et l'accompagnement des entreprises à l'étranger», a précisé M. Messahel.

Il s'exprimait lors d'un panel dédié à la diplomatie économique, développement des exportations, accords de libre-échanges, ainsi que les relations commerciales avec les pays africains, à l'occasion de la 3ème édition de l’université du Forum des chefs d’entreprises (FCE), tenue du 18 au 20 octobre à Alger.

Affirmant que ce nouvel organigramme a été signé en début du mois courant par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et publié récemment au Journal officiel, le ministre a également fait part de la création d'une direction générale, au sein du MAE, chargée de la prospective, des études, et de la formation.

Cette direction générale permettra, selon lui, «non seulement de se projeter sur de nouvelles actions à mener à l'étranger en faveur de l'économie nationale dans l'avenir, mais également la formation de nos diplomates dans le volet économique».

La conjoncture économique actuelle, caractérisée par une chute drastique des prix du pétrole, interpelle tous les acteurs des pouvoirs publics, du secteur privé, et les institutions, dont le MAE, «à concentrer et coordonner davantage leurs efforts pour promouvoir l'économie nationale, et projeter l'image d'une Algérie compétitive et attractive à l'étranger», a affirmé M. Messahel.

A cet effet, la diplomatie économique constitue le moyen «le plus sûr, et le plus fiable» pour la concrétisation des objectifs de la stratégie algérienne visant à développer le pays et contribuer à la diversification de son économie, a-t-il estimé.

D'ailleurs, a-t-il soutenu, le MAE a placé les préoccupations d'intérêt économique national «au c£ur de son action diplomatique, en accordant à travers ses missions diplomatiques, ambassades et consulats à l'étranger, et ses structures en charge de la coopération économique internationale, «le plus grand soin aux relations économiques, qu'elles soient bilatérales ou multilatérales».

Cette action diplomatique, qui revêt un caractère économique, se traduit par l'organisation des visites de haut niveau des représentants d'Etat et d'opérateurs économiques qui sont souvent couronnées par la signature des accords bilatéraux et de coopération économique, a-t-il expliqué.

M. Messahel a également mis en exergue la mission de la diplomatie économique algérienne dont le rôle est de créer le cadre juridique adéquat, conseiller l'operateur algérien et l'accompagner à l'étranger, ainsi que l'actualisation des accords signés avec plusieurs pays «qui sont obsolètes».

 «Il existent des accords signés avec plusieurs pays datant des années 80 qu'on doit revoir. L'Algérie a changé, nos partenaires ont changé, donc, nous devons réajuster ces accords pour garantir et protéger nos intérêts par des mécanismes que nous mettons en place avec ces pays. Le reste, c'est aux hommes d'affaires de trouver les créneaux, le pays, et les capacités pour concrétiser leurs projets», a avancé M. Messahel.

M. Messahel suggère la création d'une compagnie aérienne sous-régionale pour desservir l'Afrique
S'agissant des préoccupations des opérateurs économiques, notamment les difficultés en matière de logistique rencontrées pour conquérir les marchés africains, en raison de la fermeture des frontières avec certains pays, M. Messahel a affirmé que la route transsaharienne, qui devrait être achevée, en 2018, serait en mesure de faciliter les échanges, suggérant également la création d'une compagnie aérienne sous-régionale pour desservir l'Afrique et écouler les produits algériens dans ses marchés.

«L'idée de créer une compagnie aérienne sous-régionale pourrait être une solution fiable. Je suggère aussi de proposer à Air-Algérie de consacrer des lignes pour transporter les marchandises algériennes sur les marchés africains», a ajouté le ministre, précisant que «la situation sécuritaire, l'immigration clandestine et plusieurs autres fléaux, dans certains pays de la région ne favorisent pas l'ouverture totale des frontières».

M. Messahel a, par ailleurs, cité plusieurs exemples d'opérateurs algériens «ayant trouvés de bonnes astuces, comme l'association avec des opérateurs internationaux, pour pénétrer les marchés africains».

Il a, dans ce cadre, appelé les opérateurs à réfléchir à des créneaux porteurs, dont les marchés africains en ont besoin, citant entres autres, le gaz butane, l'emballage, l'électricité ou l'agroalimentaire.

A cet effet, il a assuré de la disponibilité de son département à accompagner les opérateurs algériens et leur faciliter la tâche, tant en Afrique que dans d'autres régions du monde, que ce soit dans les opérations d'exportation ou l'installation à l'étranger, ou encore les opérations d'association avec des partenaires étrangers pour des projets communs en Algérie. 

Le ministre a aussi souligné le rôle de la diplomatie algérienne, à travers ses représentations, dans la vulgarisation des avantages du climat des affaires national et les opportunités d'investissements présentes, dans tous les domaines et qui constitue «une priorité de premier ordre».

Il a rappelé dans ce sens, le rapport de l'institut américain Gallup, publié en août 2017, et qui classe l'Algérie avec la Suisse, à la 6ème place des pays les plus sécurisés au monde, donc aptes à capter les investissements, ainsi que d'autres rapports, venant d'autres organismes, classant l'Algérie parmi les dix premiers beaux pays au monde, d'où «l'intérêt d'investir davantage dans le tourisme». 

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