Lancement, dimanche, de la campagne des élections locales du 23 novembre

La campagne pour l'élection des membres des 1.541 Assemblées populaires communales (APC) et des 48 Assemblées populaires de wilaya (APW), prévue le 23 novembre prochain, débute dimanche à travers tout le territoire national, avec en toile de fond, le nouveau rôle dévolu à ces collectivités en tant que levier essentiel du développement local et de dynamisation de la croissance économique.

La campagne des locales sera ouverte, conformément à la loi organique portant régime électoral, 25 jours avant la date du scrutin.

Quelque 165.000 candidats, représentant une cinquantaine de partis politiques, quatre alliances et des groupes d'indépendants, sont en lice pour l'élection des membres des APC, soit 10.196 listes. Sur l'ensemble de ces candidats, 51,5% sont âgés de moins de 40 ans et 25% ont un niveau universitaire, tandis que le nombre de candidates à cette échéance électorale a atteint 18%, selon les premiers chiffres du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire.

Plus de 16.000 autres candidats postulent pour le mandat de membre d'APW, soit 621 listes de candidats. Parmi les postulants, 48% ont moins de 40 ans, 28% sont des femmes et 34,5% ont un niveau universitaire.

Le nombre d'électeurs inscrits sur les listes électorales avant la fin de la révision exceptionnelle des listes électorales (30 août-13 septembre) s'élevait à 22.296.037 électeurs. Cette révision exceptionnelle a été suivie d'une révision annuelle des listes électorales qui a commencé le 2 octobre et s'étalera jusqu'au 31 du même mois.

Un total de 12.457 centres de vote, dont 342 nouveaux centres, 55.866 bureaux de vote, dont 3.111 nouveaux bureaux, sont prévus pour cette consultation. Plus de 4.700 salles et lieux publics seront, en outre, réservés aux meetings et activités des candidats.

Assainissement permanent du fichier électoral
Le ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, a assuré, le 10 octobre dernier depuis Ghardaïa, que «le fichier électoral est assaini à plus de 95%», l'opération devant être clôturée fin octobre. Il a, également, affirmé que «tous les moyens humains et matériels sont mobilisés par l'Etat pour la réussite de ce rendez-vous électoral».

Après avoir mis en avant la coordination et la concertation permanente avec la Haute Instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) pour «remédier aux lacunes», M. Bedoui a souligné que son département ministériel avait consenti d'importants efforts en la matière, citant, notamment, la nouvelle application du site web du ministère qui permet aux électeurs de connaître leur centre de vote.

Le président de la HIISE, Abdelwahab Derbal, a indiqué, pour sa part, que «l'assainissement du fichier électoral, qui est une opération continue, aura un impact positif sur le déroulement de l'opération de vote, ce qui contribuera à rassurer à la fois l'électeur et le candidat», a-t-il relevé.

Le parti historique du Front de libération nationale (FLN, majoritaire à l'Assemblée populaire nationale avec 161 sièges) a annoncé qu'il participera aux élections dans l'ensemble des Assemblées populaires de wilaya et des Assemblées populaires communales du pays.

Le RND, 2ème force politique à l'APN avec 100 sièges, a présenté des listes de candidats pour les 48 APW ainsi que pour 1.521 APC. 

Ces deux formations, colonne vertébrale de la majorité présidentielle, aux côtés du Mouvement populaire algérien (MPA) et de Tajamoue Amel El Djazair (TAJ), escomptent rafler une majorité de sièges pour confirmer leur ancrage social au niveau local.     

Le mouvement de la Société de la paix (MSP, islamiste, 34 sièges) prendra part aux élections avec 720 listes pour les APC et 74 listes pour les APW. 

Le Front des forces socialistes (FFS, 14 sièges), plus vieux parti d'opposition, sera en compétition avec 366 listes, dont 18 pour le compte des APW, marquant un recul quantitatif par rapport aux locales de 2012 où il s'était présenté avec 40 listes aux APW.

Le FFS considère que sa participation aux élections locales «ne s'inscrit pas dans une logique de partage du pouvoir, mais de consolidation des conquêtes de la lutte politique et sociale».

Les élections locales verront aussi la participation du parti Talaei El-Houriyet, de l'ancien chef de gouvernement Ali Benflis, dont la formation n'avait pas pris part aux dernières législatives. 

 Décentralisation et libération des initiatives locales
Ces élections, qui interviennent après le scrutin législatif du 4 mai dernier, permettront de parachever le processus de représentation démocratique au sein des institutions élues, dans le cadre des dispositions contenues dans la Constitution révisée en 2016, à savoir les nouvelles garanties du code électoral et la HIISE.

La loi organique relative au régime électoral, adoptée par le Parlement en 2016, garantit aux partis politiques le droit de se faire représenter aussi bien dans les bureaux de vote qu'au niveau des commissions électorales communales et de wilaya. Leurs représentants peuvent également assister au dépouillement des bulletins de vote et consigner leurs observations sur le  procès-verbal de dépouillement, dont ils reçoivent une copie.

La HIISE, qui jouit de larges prérogatives, veille, de son côté, à la probité et à la transparence du processus électoral dans toutes ses étapes. 

Ces élections interviennent aussi alors qu'un projet de loi sur les collectivités territoriales, qui devrait réunir les codes communal et de wilaya en un seul texte juridique, est en préparation, dans l'objectif de réaliser davantage de décentralisation et de libération des initiatives locales et de conférer plus de prérogatives à l'élu. 

C'est dans cette perspective qu'un projet de loi sur la fiscalité des collectivités locales est en préparation pour permettre une décentralisation fiscale, à même de doter ces collectivités davantage de moyens, dans une conjoncture marquée par la contraction des ressources financières disponibles.

Le communiqué qui a sanctionné la réunion du Conseil des ministres, le 4 octobre dernier, évoque un «effort plus soutenu» en direction du développement local.

Dans ce cadre, le gouvernement a arrêté une batterie de mesures, dont le dégel de tous les projets de développement. Le projet de loi de finances 2018 prévoit, au chapitre des dépenses publiques, plus de 250 milliards DA destinés directement au développement local.

D'autre part, un projet de loi sur la promotion de la démocratie participative, venant en application de dispositions introduites par la dernière révision constitutionnelle, sera prochainement soumis au Parlement. Le texte contiendra de nouveaux mécanismes pour inciter les citoyens à participer à la gestion des affaires locales au niveau des communes et des wilayas. 

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