Zimbabwe: intervention de l’armée et incertitude sur le sort de Mugabe

Des membres du gouvernement zimbabwéen ont été interpelés mercredi dans le sillage l'opération de l’armée lancé dans la nuit et destinée selon elle à éliminer des "criminels", ont rapporté des médias locaux.

Parmi les responsables interpelés figurent des membres du groupe dit Génération 40 (G40), une faction de jeunes dirigeants du parti du Zanu-PF, au pouvoir.

Dans un communiqué rendu publique après avoir pris le contrôle de certaines institutions stratégiques à Harare dont la chaine de télévision nationale, l’armée a indiqué que son intervention n’était pas un coup d’Etat mais une opération contre des gens qui "provoquent des souffrances sociales et économiques dans le pays ".

Le chef d’Etat-Major de l’armée, le général Constantino Chiwenga, a brandi, lundi, la menace d’une intervention de l’armée pour "remettre de l’ordre dans la scène politique."

Le chef d'état-major de l'armée de Terre, le général Sibusiso Moyo, est apparu tôt mercredi à la télévision nationale, déclarant que la position prise par l'armée depuis la publication lundi du communiqué du chef d'état-major de l'armée zimbabwéenne, le général Constantino Chiwenga, avait atteint "un autre niveau".

"Premièrement, nous souhaitons assurer la nation que (le président Robert Mugabe) et sa famille sont sains et saufs et que leur sécurité est garantie. Nous ne visons que les criminels qui l'entourent, qui commettent des crimes engendrant des souffrances sociales et économiques dans le pays, afin de les traduire en justice", a-t-il expliqué.

"Ce que les Forces de défense zimbabwéennes font est de pacifier une situation politique, sociale et économique empirant dans notre pays et qui pourrait dégénérer en conflit violent si rien n'était fait", a-t-il souligné.

Il a toutefois évité de préciser où se trouvait le président Mugabe.

Le chef de l'Etat a limogé la semaine dernière le vice-président Emerson Mnangawa en raison d'allégations de déloyauté et de duplicité.                     

Tôt mercredi, plusieurs fortes explosions avaient été entendues au centre de Harare et des tirs ont également été entendus à proximité de la résidence privée de M. Mugabe, ont rapporté les médias locaux.

Le président sud-africain Jacob Zuma s'est prononcé contre tout changement "inconstitutionnel" du gouvernement au Zimbabwe, et "exprimé l'espoir que les développements au Zimbabwe n'amènent pas un changement inconstitutionnel de gouvernement".

Il a exhorté les autorités et l'armée du pays à "résoudre amicalement l'impasse politique" actuelle, a déclaré la présidence sud-africaine dans un communiqué.

Gwede Mantashe, secrétaire général du Congrès national africain (ANC, parti au pouvoir) s'est exprimé mardi sur la situation politique au Zimbabwe en déclarant son inquiétude évidente "car cela a un impact sur nous", a -t-il expliqué.

M. Mantashe a noté que c'est au gouvernement zimbabwéen et au Zanu-PF, parti au pouvoir dans le pays, de gérer ce problème. APS

 

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