L'économiste, Mohamed Chérif Belmihoub : seules des enquêtes « géantes, empiriques et sérieuses» permettront d'évaluer le marché informel

S’exprimant, mercredi, a l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le professeur en économie, Mohamed Chérif Belmihoub estime que l’article relatif à l’impôt sur la fortune, qui a été rejeté par les députés, n’a pas été « bien préparé », donnant à ces derniers, un argument quant à la difficulté de le mettre en œuvre.

Selon lui, il aurait été plus judicieux d’améliorer le rendement de l’impôt sur le patrimoine, d’autant, dit-il, que celui-ci est habituellement investi dans le patrimoine personnel de l’entrepreneur et non dans celui de l’entreprise.

Revenant à l’administration fiscale, jugée « archaïque » dans son fonctionnement et ses bases de données, l'économiste considère que sa réorganisation restant largement  tributaire de celle de l’administration générale, en tant qu’ « ossature de l’Etat », demanderait à être réformée dans son ensemble.

A propos des recettes engrangées par cette administration, dont 42% proviennent des ponctions sur les revenus, à raison de 34% sur les salaires (IRG) et 8% sur les bénéfices des sociétés (IBS), il observe qu’il s’agit là d’une situation  « anormale », d’autant que, relève-t-il, les impôts sur l’activité « rapportent moins ».

Commentant, d’autre part, la place que continue d’occuper l’informel dans l’économie, M. Belmihoub estime que seules des enquêtes « géantes, empiriques et sérieuses», menée sur le terrain, sont à même de l’évaluer précisément.

Quand, déclare-t-il, le gouvernement ne contrôle que quelques segments de l’économie et que les autres sphères échappent totalement à son contrôle, ces dernières ont tendance à s’élargir de plus en plus.

Pour réussir la lutte contre la corruption et cette économie parallèle, l'invité appelle à s’inspirer des expériences entreprises à ce titre dans des pays d’Amérique latine. 

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