La gauche européenne exprime son soutien au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui

Le groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique au Parlement européen a exprimé mercredi son soutien à la lutte du peuple sahraoui pour l'exercice de son droit à l'autodétermination et pour le respect des droits de l'homme au Sahara occidental occupé.

"Vous avez notre soutien et notre solidarité", a lancé le député européen Neoklis Sylikiotis, membre de ce groupe, à l'adresse des activistes et défenseurs de droits de l'homme au Sahara occidental lors d'un échange de vues au Parlement européen. 

"Notre groupe doit s'emparer de la question et faire campagne" pour le respect des droits de l'homme au Sahara occidental, a-t-il estimé, soulignant la nécessité d'agir pour "sensibiliser l'opinion publique sur cette question".

Les "multiples violations des droits de l'homme au Sahara occidental doivent nous pousser à intervenir et à soutenir la lutte du peuple sahraoui pour l'exercice de son droit à l'autodétermination", a plaidé, de son côté, l'eurodéputé Miguel Viegas, mettant en exergue la "répression" et "la torture" dont sont victimes les prisonniers politiques sahraouis depuis leur arrestation dans le cadre du démantèlement du camp de protestation sahraoui de Gdeim Izik en 2010.  

Selon ce député européen, le long combat du peuple sahraoui pour le respect de ses droits fondamentaux a enregistré des "avancés", citant à ce titre l'arrêt de la Cour européenne de justice (CJUE) qui a conclu le 21 décembre 2016 que les accords UE-Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental.

Pour l'eurodéputé Miguel Viegas, le jugement de la CJUE constitue une "victoire importante" pour le peuple sahraoui et pour son représentant légitime, le Front Polisario, relevant que la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) est, aujourd'hui, "reconnue par de nombreux pays, notamment africains".

"Nous devons témoigner notre solidarité avec le peuple sahraoui", a préconisé la députée européenne, Sofia Sokorafa, exhortant son groupe à "engager un véritable débat sur le rôle complice de l'UE" dans le prolongement de l'occupation marocaine au Sahara occidental.

Selon cette eurodéputée, les Européens sont complices de la poursuite de l'occupation du Sahara occidental par le Maroc à travers la vente des armes à ce pays et la participation au pillage des ressources naturelles du peuple sahraoui.

"Nous sommes disposés à vous aider et à vous soutenir, à vous de nous indiquer ce que nous devons faire", a-t-elle dit aux militants et défenseurs des droits de l'homme au Sahara occidental lors de cet échange de vues.

 Elaborer un plan d'action pour soutenir le peuple sahraoui

Le député européen Miguel Urban Crespo a proposé d'adresser au président de la Commission européenne Jean Claude Juncker, une déclaration au nom du groupe dans laquelle "il faut inclure les revendications des Sahraouis".

Miguel Crespo a appelé l'UE à "ne pas envisager d'accords avec le Maroc tant que ce pays viole les droits de l'homme au Sahara occidental", à exiger "le respect du mandat de la Minurso" et à "essayer d'influencer le processus de négociations" en cours pour la conclusion d'un accord additionnel à l'accord d'association UE-Maroc afin de se conformer à l'arrêt de la CJUE.

Il a souhaité, à ce titre, que les autres groupes politiques au Parlement européen soient "associés" à toutes les actions qui seront prises par la gauche européenne pour soutenir le peuple sahraoui.

La députée européenne Cornelia Ernst a proposé, quant à elle, d'établir une feuille de route et  d'élaborer un plan d'action sous la houlette de l'eurodéputée Paloma Lopez, suggérant d'adresser une lettre à la Commission européenne pour exiger d'elle d'obtenir des garanties des autorités marocaines sur le respect du droit de visite des prisonniers sahraouis, notamment pour les citoyens européens.

L'eurodéputé Helmut Scholz a invité, dans ce contexte, la députée Paloma Lopez à assister aux réunions du groupe de suivi des accords UE-Maroc pour souligner "tous ces aspects" du conflit du Sahara occidental.

Le député européen Juaristi Abaunz a plaidé pour des actions individuelles des eurodéputés afin de briser le blocus médiatique imposé par le Maroc pour occulter la réalité au Sahara occidental.

Lors de cet échange de vues avec la gauche européenne, les militants et défenseurs des droits de l'homme au Sahara occidental, Isabel Lourenço et Hassan Alia, ont exhorté les députés européens à dénoncer ce "blocus" et à exiger l'accès au Sahara occidental occupé pour les journalistes, observateurs internationaux et parlementaires.

Ils ont appelé les eurodéputés à faire pression sur l'UE pour publier le rapport de la délégation de l'UE à Rabat sur le suivi du procès des prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik et à dénoncer la présence d'entreprises européennes sur les territoires occupés du Sahara occidental qui continuent à "piller les ressources des Sahraouis".

Hassan Alia a appelé les députés européens à mener des actions de sensibilisation au niveau national pour sensibiliser leurs gouvernements sur la situation au Sahara occidental. APS

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