Algérie-France : des relations d’amitié sur lesquelles se construit un partenariat stratégique très fort

Le président français, Emmanuel Macron, a affirmé que la visite qu'il a effectuée mercredi en Algérie est empreinte d'amitié sur laquelle se construit un partenariat stratégique "très fort".

"C’est une visite de travail et d’amitié, car je suis un ami de l’Algérie et du peuple algérien. Les deux pays ont des relations d’amitié sur lesquelles je souhaite creuser un sillon de partenariat stratégique très fort", a indiqué le président français lors d'une conférence de presse animée à l'issue de sa visite en Algérie. 

"C’est aussi une visite de travail, eu égard au partenariat stratégique qui unit les deux pays", a-t-il ajouté, faisant savoir que "des décisions importantes vont être prises dans les semaines et les mois à venir".

S'exprimant sur les sujet bilatéraux, il a indiqué que l'Algérie et la France ont ouvert "plusieurs voies de travail", précisant que le Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) qui se tiendra ce jeudi à Paris permettra d’"avancer sur plusieurs projets d’investissement". 

Dans ce sens, il évoqué la proposition de créer un fonds franco-algérien d’investissement qui permettrait d'accompagner les entrepreneurs algériens investissant en France et les Français désireux d’investir en Algérie.

"Cela permettrait de donner plus de souplesse en termes de vigueur, afin de financer l’innovation industrielle", a-t-il commenté. 

M. Macron a également fait part de son souhait de développer davantage le volet de la formation entre les deux pays, citant l'exemple des constructeurs automobiles français qui ont créé des centres de formation en Algérie . 

"J’ai aussi proposé de créer une école de formation des jeunes en matière du numérique au profit de la jeunesse algérienne. Il s’agit de former entre 5000 et 10 000 jeunes par an", a-t-il précisé.

Pour ce qui est de la politique de délivrance de visas, il a indiqué que les procédures de délivrance seront simplifiées, notamment pour les responsables politiques et administratifs, les hommes d’affaires, les journalistes et les hommes de culture".

"Je souhaite aussi que ceux qui sont en apprentissage puissent avoir un visa beaucoup plus souple pour aller travailler de part et d’autre de la Méditerranée", a-t-il souligné, estimant que par ce procédé, il s'agit de "clarifier la politique conjointe de la France et de l'Algérie afin de renforcer la lutte contre l’émigration illégale".

"C’est aussi l’exigence d’une nouvelle génération qui a envie de construire autre chose et un imaginaire artistique, cinématographique,  culturel et entrepreneurial, d’où la nécessité de leur faciliter l’octroi de visas", a-t-il dit.

Restitution des crânes des martyrs algériens

 D'autre part, le Président Macron a annoncé la décision de la France de restituer les crânes des martyrs algériens, actuellement au Musée de l'Homme à Paris. "J'ai accédé à une demande plusieurs fois réitérée par les pouvoirs publics algériens d'avoir la restitution des crânes des martyrs algériens et j'ai pris la décision de procéder justement à cette restitution. Le texte de loi nécessaire pour se faire sera pris", a-t-il affirmé.

Il a tenu à rappeler sa "volonté" d'avancer dans "un travail de mémoire conjoint" pour que "nous puissions avancer et pour que des gestes réciproques soient faits permettant de revenir sur un passé qui, pendant trop longtemps, n'est pas passé" .

Le président français a indiqué qu'il était venu ici en "ami de l'Algérie et du peuple algérien", ajoutant que les deux pays ont "des relations d'amitié sur lesquelles je souhaite que nous puissions creuser le sillon d'un partenariat fort et de travail précisément, parce que le partenariat  stratégique qui nous unit (...) nous permet d'avancer de concert et prendre des décisions importantes dans les semaines et les mois à venir".

Libye : soutien aux efforts de l'ONU pour une solution politique=

Sur la situation en Libye, le Président Macron a réaffirmé son soutien aux efforts de l'ONU pour trouver une solution politique à la crise en Libye, appelant à un dialogue entre les politiques Libyens.

"Mon souhait est que, dans les prochaines semaines, nous puissions trouver en Libye des accords institutionnels et instaurer le dialogue entre les  différentes sensibilités politiques pour que la Constitution soit respectée", a-t-il déclaré, appelant à un "dialogue inter-libyens" à la tenue d'élections "dans les prochaines semaines et ce, dans le respect de la Constitution libyenne".

Réitérant la volonté de son pays à "úuvrer pour la stabilité et la paix en Libye dans un cadre politique construit par les Libyens", il a réaffirmé  "la volonté de la France pour une Libye stable et durable, dans un cadre politique construit par les Libyens eux-mêmes".

Le président français a affirmé, en outre, que l'intervention militaire conduite par la France en 2011 en Libye avait "compliqué" la situation dans ce pays.

"Je ne crois pas que la politique d'intervention militaire, lorsqu'elle  n'est pas inscrite dans une stratégie politique, puisse résoudre les crises (...) au contraire elle complique la situation", a répondu le président français à une question d'un journaliste.

Il a dans ce sens, souligné la volonté conjointe de la France et de l'Algérie à renforcer leur coopération sécuritaire et de lutte contre le terrorisme notamment dans la bande sahélo-saharienne.

"L'Algérie et la France sont convenues de renforcer leur coopération en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme notamment dans la bande sahélo-saharienne où nous travaillons ensemble", a déclaré M. Macron.

Il a affirmé avoir eu "un échange qui a porté sur les sujets régionaux et  notre volonté de trouver une issue favorable" à la  crise libyenne.

"La stabilité de la Libye est un sujet sur lequel nous úuvrons également avec les initiatives prises par la France", a-t-il ajouté, soulignant avoir  eu aussi un échange avec le Président Bouteflika qui a porté sur les déclarations du président américain Donald Trump sur la Palestine.

 Macron désapprouve la décision de Trump de reconnaitre Al-Qods capitale d’Israël

Le président Macron a ainsi réagi à la décision du président américain, Donald Trump, qui vient de reconnaitre Al-Qods comme capitale d’Israël, la qualifiant de "regrettable", tout en insistant sur la "solution de deux Etats".

"Je ne peux que désapprouver cette décision unilatérale (...) qui n'engage que les Etats-Unis", a-t-il dit, ajoutant que cette décision intervient "en contradiction avec le droit international et les résolutions des Nations unies". 

"Je n'ai pas à la condamner, elle se met d'elle-même dans cet ordre-là", a-t-il souligné en réaction à la décision de Trump qui a ordonné au département d’Etat d’entamer le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à la ville sainte d'Al-Qods occupée par Israël, au mépris des vives réactions de toute la communauté internationale.

National