Statut d'El Qods : la rue se soulève contre la décision de Trump à travers plusieurs capitales

La décision du président américain, Donald Trump, de reconnaître El Qods comme capitale d'Israël, a déclenché une série de manifestations à travers nombre de capitales du monde, et les réactions vont de la condamnation et la réprobation, alors qu'un climat de tension régnait autour de l'Esplanade des mosquées bouclée par les forces d'occupation israéliennes à l'occasion de la prière du vendredi. 

De l'Iran à la Malaisie en passant par la Jordanie jusqu'à la Turquie, des milliers de personnes sont sorties protester contre la décision du président américain Donald Trump de transférer l'ambassade des Etats-Unis à El Qods occupée. La quasi-totalité des manifestants ont témoigné d'une large réprobation teintée de craintes pour l'avenir du processus de paix au Moyen-Orient. 

Les Palestiniens ont commencé à exprimer leurs colère dès les premières  heures ayant suivi la déclaration du président américain. Des heurts ont éclaté à Ghaza. Beit Lahem, Qaliqilya, Jenine, et les abords de Ramallah ont été aussi le théâtre d'affrontements sporadiques.

La décision de Trump n'aura pas tardé à soulever un tollé, jeudi déjà en Jordanie, pays gardien des lieux saints musulmans à El Qods, et des protestations sont prévues dans le royaume après la prière du vendredi.

Des milliers de personnes ont par ailleurs manifesté jeudi en Tunisie contre la décision de Trump, et les parlementaires ont appelé à une mobilisation nationale vendredi. D'autres protestations ont eu lieu notamment au Pakistan et en Turquie.

Plusieurs milliers de personnes manifestaient après la prière du vendredi à Istanbul pour dénoncer la reconnaissance par les Etats-Unis d'El Qods comme capitale d'Israël.

Plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées dans le quartier conservateur de Fatih, sur la rive européenne d'Istanbul, brandissant des  pancartes proclamant «El Qods est notre honneur».

Cette vague de protestation a atteint des pays de l'Asie comme la Malaisie et l'Indonésie. Ainsi, environ 5.000 manifestants ont défilé dans la capitale malaisienne Kuala Lumpur après la grande prière du vendredi, selon la police. Ils criaient des slogans tels «Ne touchez pas à El Qods».

En Indonésie, archipel voisin de la Malaisie et pays musulman le plus peuplé au monde, plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant l'ambassade des Etats-Unis à Jakarta, exhibant des banderoles avec des slogans tels «Non à Trump» et un grand drapeau palestinien.

L'effervescence a touché également l'Iran. Dans la capitale Téhéran, les manifestants en colère ont afflué dans les rues en clamant des slogans de soutien aux Palestiniens : «Al-Qods appartient aux musulmans et restera islamique», ont déclaré les manifestants.

Mercredi, le président américain Donald Trump a annoncé qu'il reconnaissait El Qods comme la capitale d'Israël et demandé au Département d'Etat de préparer le transfert de l'ambassade des Etats-Unis à El-Qods, sans fixer de calendrier pour ce déménagement qui devrait prendre des années.

Tous les présidents américains qui se sont succédé à la Maison Blanche depuis 1995 ont signé des dérogations pour reporter l'application d'une loi portant ce déplacement, sans jamais, toutefois,  penser à l'annulation pure et simple ce texte. La loi en question avait été adoptée par le Congrès sous l'administration de l'ancien président américain Bill Clinton, soit 22 ans avant l'arrivée de Donald Trump.     

Le statut définitif du troisième lieu saint de l'islam a toujours été au cœur des négociations prévues dans le processus de paix au Moyen-Orient.

Pour rappel, la communauté internationale qui s'oppose à la démarche des Etats-Unis n’a jamais reconnu El-Qods occupé comme capitale d’Israël ni l’annexion de sa partie orientale en 1967. 

Dans la résolution 2334, adoptée le 23 décembre 2016, le Conseil de sécurité «souligne qu'il ne reconnaîtra aucune modification aux frontières du 4 juin 1967, y compris en ce qui concerne El-Qods, autres que celles convenues par les parties par la voie de négociations». 

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