Le consensus international sur Al Qods Echarif, rejetant la décision de Washington ne peut être plus clair

Les Etats-Unis sont apparus lundi totalement isolés à l’ONU après avoir opposé leur veto à une résolution du  Conseil de sécurité rejetant la décision du président Trump sur al-Qods  occupé. 

Les Etats-Unis, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, ont  entraîné par leur   veto le rejet de la résolution, présenté par l’Egypte au nom des pays arabes.

Dans une rare unité, les 14 membres du Conseil de sécurité, ont voté pour  ce texte qui affirmait que «  toute décision et action visant à modifier le  caractère, le statut ou la composition démographique de la ville sainte  d’al-Qods n'ont aucun effet juridique et sont nulles et non avenues ».

La diplomatie américaine se trouve esseulée concernant la question Palestinienne, c’est l’avis de l’expert politique Ali Hatem, exprimé sur les ondes de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.   

Le texte demandait également à tous les Etats de s'abstenir d'établir des  missions diplomatiques à al-Qods occupé, en application de la résolution  478 (1980).

 Le texte exigeait des Etats de respecter les résolutions du  Conseil concernant la ville sainte et de s'abstenir de reconnaître les  actions et les mesures qui y sont contraires.

L'échec de l'adoption de cette résolution intervient dans un contexte tendu  au Moyen-Orient. Le Coordonnateur spécial de l'ONU pour le processus de  paix au Moyen-Orient, Nikolay Mladenov, qui est intervenu peu avant le vote  a décrit aux membres du Conseil le regain de tensions dans la région depuis  l’annonce de la décision américaine.

Peu ébranlée par ces condamnations, l’ambassadrice des Etats-Unis auprès de  l’ONU, Nikki Haley, a déclaré qu’elle avait eu recours au veto  « sans joie  mais aussi sans hésitation », considérant que le vote d’aujourd’hui était  une «  insulte et un camouflet »  que les Etats Unis n'allaient pas oublier.

La déléguée a rappelé qu’il s’agissait là de son « premier veto »  depuis sa  prise de fonctions et aussi «  le premier de son pays depuis six ans ».

Haley a soutenu, sans convaincre, que la résolution passée sous  l’administration Obama, exigeant l’arrêt des activités de colonisation a  «  placé la paix hors d’atteinte en se positionnant entre les deux parties ».

 

Le consensus  international sur Al Qods Echarif, rejetant la décisionde Washington ne peut être plus clair

 

De son côté, le représentant de la Palestine, Riyad Mansour, a estimé que «  le rejet total de la décision des Etats-Unis et le consensus international  sur la ville sainte d’al-Qods ne pouvaient être plus clairs ».

«  Le message est sans équivoque: toutes les résolutions du Conseil de  sécurité relatives au statut de la ville sainte et le reste du territoire  palestinien occupé par Israël depuis 1967 sont contraignantes juridiquement et doivent être respectées, sans objection ni exception », a-t-il affirmé.

Par ce veto, a-t-il poursuivi, «  les Etats-Unis ont raté l’occasion de  rectifier la mauvaise décision qu’ils ont prise le 6 décembre, restant  ainsi « du mauvais côté de l’Histoire ».

Si cette décision n’a pas d’effet  juridique, elle a cependant affecté le rôle des Etats-Unis dans les  négociations de paix, a noté Riyad Mansour.

« Al-Qods demeure le cœur de la Palestine. C’est notre capitale politique,  religieuse et culturelle. L’histoire, l’héritage, le quotidien et les  aspirations de notre peuple sont entrelacés avec ceux de la Ville sainte »,  a-t-il expliqué.

Les quatre membres permanents du Conseil de sécurité, à savoir la France,  la Chine, le Royaume Uni et la Russie, ont tous rejeté la décision  américaine évoquant une démarche qui risque de mettre en péril le processus  de paix au Moyen-Orient.

« Sans accord sur (al-Qods), il n’y aura pas d’accord de paix », a déclaré  le représentant de la France, François Delattre.

 «  Cette action unilatérale  aura des conséquences regrettables sur le terrain », a soutenu pour sa part  le représentant de la Russie, Vladimir Safronkov, qui a demandé de remettre  sur la table une proposition de Moscou d’organiser un sommet  israélo-palestinien pour aider à la reprise des négociations directes.

Dans une rupture spectaculaire avec la politique américaine au  Moyen-Orient, le président Donald Trump a décidé unilatéralement de reconnaître la ville sainte capitale d’Israël au mépris des vives réactions  de toute la communauté internationale.

La quasi-totalité de la communauté internationale qui s’oppose à la démarche des Etats-Unis n’a jamais reconnu al-Qods occupé comme capitale  d’Israël ni l’annexion de sa partie orientale en 1967. 

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