Hiouani : "Il y'a un risque de passer à côté au Gabon"

Le sélectionneur de l'équipe nationale de handball, Sofiane Hiouani, a reconnu samedi qu'il existait un "risque" de voir le Sept national passer à côté lors de la 23e Coupe d'Afrique des nations CAN 2018 au Gabon (17 - 27 janvier), estimant que la période de préparation était insuffisante pour ce rendez-vous continental.

"Nous avons entamé notre mission avec cette équipe le 27 novembre dernier. Au total, nous avons eu 32 jours de préparation ce qui reste à mon avis insuffisant pour préparer un tournoi majeur comme la CAN. Cette sélection est restée pratiquement en hibernation depuis le Mondial 2015 au Qatar avec un volume de quatre mois de travail en trois ans. Nous allons aborder cette compétition, certes avec une grande envie de réussir, mais il existe un risque de passer à côté. Nous avons éprouvé des difficultés à programmer des matchs amicaux, même si nous avons disputé 8 tests au total, mais je ne sais pas s'il cela va s'avérer suffisant. On peut atteindre la finale comme on peut se contenter de jouer un match de classement", a affirmé le coach national lors du forum organisé par l'Organisation nationale des journalistes sportifs (ONJSA) à la salle de conférences du stade 5 Juillet d'Alger.

A la CAN 2018, l'Algérie évoluera dans le groupe A en compagnie du Gabon, de la Tunisie (vice-championne d'Afrique), du Congo et du Cameroun, alors que le groupe B est composé de l'Egypte (tenante du titre), du Maroc, de la RD Congo, du Nigeria et de l'Angola. Les trois premiers de la CAN se qualifieront pour le Mondial-2019 prévu en Allemagne et au Danemark.  

Les Verts entameront le tournoi le mercredi 17 janvier face au Cameroun (11h00 locales et algériennes).

"Le seul indice positif reste l’aspect mental des joueurs, qui sont animés d'une farouche détermination de se surpasser et donner le meilleur d'eux-mêmes lors de ce tournoi. L’ambiance est bon enfant au sein du groupe. L'équipe n’est plus la même par rapport à celle qui a pris part au tournoi de Tunis, ce qui reste positif", a-t-il relevé.

Evoquant les chances de l'Algérie dans cette 23e édition, deux ans après avoir terminé au pied du podium à la CAN-2016 en Egypte, Hiouani reste réservé.

"Nous devons d'abord passer le premier tour, ensuite les choses vont se compliquer dès les quarts de finale. L'enjeu sera grand. Notre objectif est d'aller jusqu'au bout, mais ça ne sera pas facile", a-t-il admis.

Et d'enchainer : "Pour nos débuts dans le tournoi, nous allons affronter le Cameroun dont les joueurs sont connus pour leur agressivité, avant de donner la réplique au pays hôte le Gabon que je préfère jouer en phase de poules que lors d'un match à élimination directe".

"Prêt à partir en cas d'échec"

Hiouani est revenu sur le cas du joueur Abdelkader Rahim (Dunkerque/France), qui a préféré quitter la sélection en plein stage à Doha (Qatar).

"Je tiens à préciser que je n'ai eu aucun incident avec ce joueur. Il est venu me voir pour me faire part de sa décision de quitter la sélection. Il manquait terriblement d'engagement, contrairement à ses coéquipiers. Il était en décalage par rapport au rythme et la valeur intrinsèque. Son problème est d’ordre technique. Il m'a demandé d'une manière gestuelle de le laisser jouer à sa manière, je lui ai dit : c'est moi le chef. Je lui ai expliqué qu’il ne pouvait pas lâcher l'équipe de cette manière. Je ne regrette pas l'absence de Rahim que celle d'Ayoub Abdi, dont le forfait pour blessure nous a déstabilisé sur le plan technico-tactique".

Par ailleurs, Sofiane Hiouani a brandi la menace de quitter son poste à l'issue de la compétition en cas d'échec.

"La moralité m’oblige de me retirer en cas d’échec. C’est vrai que notre contrat court jusqu’aux Jeux méditerranéens 2018 de Tarragone, mais ce serait dommage de rater encore une fois le mondial. On n'en n'est pas encore là, restons positifs" a-t-il dit.

De son côté, l'autre membre du staff technique des Verts Mohamed Seghir Zinédine, également présent à ce forum, a estimé que l'équipe "est en pleine progression" même si sa mission au Gabon sera compliquée.

"Le groupe a beaucoup progressé par rapport au premier stage effectué en Tunisie, même s’il y a encore des lacunes à corriger. Une chose est sûre, ce groupe va se donner à fond pour honorer le pays. Nous avons notre idée sur prochains nos adversaires. Nous devons avoir de l’ambition et pourquoi pas décrocher le titre", a-t-il conclu.

APS

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