Le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi : le système des licences, en dépit de ses avantages, a montré ses limites

A fin 2017, et sur 3 années consécutives, c’est la  première fois de son histoire que l’Algérie enregistre un déficit de sa balance commerciale, constate le ministre du Commerce.  

S’exprimant, dimanche, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio, M. Mohamed Benmeradi constate que le choc pétrolier, à partir de 2014, et le glissement de la parité du dinar qui s’en est suivi, a donné lieu à limitation de 15% des importations.

En 2016, signale-t-il, cette mesure a été confortée par l’introduction de licences d’importation sur un certain nombre de produits, lesquelles se sont traduites par une baisse de 9% de ces dernières.

De l’introduction  de ce système, M. Benmeradi relève qu’il en a été tiré des  avantages mais également  « beaucoup d’inconvénients ». Des avantages, il note que les produits soumis à licences ont permis de baisser de 50% le volume des importations.

Des inconvénients, il admet que celui-ci a, « quelque peu », perturbé le fonctionnement de l’économie, provoquant des coupures dans les approvisionnements en intrants et des hausses de prix, se traduisant parfois, par des « ruptures d’activités ».

Estimant, par ailleurs, que par ses effets, le système des licences avait « atteint ses limites », le ministre du Commerce relève, qu’en 2017, il a été  observé des surenchérissements de prix « que nous n’arrivons pas à nous expliquer ». Il cite notamment celles du lait, dont il indique au passage que les importations ont augmenté de 50%.

Il note que les gains attendus par le dispositif des licences a été « un petit peu » contrarié par ces augmentations et que, d’autre part, la diminution en chiffre du niveau des importations n’aura été que de 1,2 milliard de dollars.

L’intervenant observe que 8 familles de produits, représentent à elles seules 40% des importations, constituées de biens alimentaires (10%), de produits pétrolier (2%), d’acier (3%) de médicaments (2%) et de véhicules (2%). Une situation, dit-il, démontrant la « vulnérabilité supérieure à 50% » de l’économie nationale aux marchés internationaux. 

Commentant le phénomène des surfacturations des marchandises soumises à importation, M. Benmeradi déclare que celui-ci est « incontestable », assurant qu’il ne saurait préciser dans quelle proportion.

Il révèle qu’un travail est actuellement en train d’être entrepris pour cerner ces courants de fraude et « comment les encadrer ». 

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