Réaliser les réformes pour insuffler une nouvelle dynamique à l’Union africaine

Les réformes lancées pour moderniser les institutions de l’Union africaine (UA) sont très attendues par les dirigeants africains qui, réunis en sommet les 28 et 29 janvier à Addis-Abeba, veulent voir ce projet se concrétiser sur le terrain afin d’insuffler une nouvelle dynamique à l’organisation africaine.

Près de 17 ans après la transformation de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en Union africaine (UA) en 2001, il était temps de faire le point et de revoir certaines choses afin d’améliorer le fonctionnement de l’organisation, estiment des diplomates dans la capitale éthiopienne.

Le président ougandais, Paul Kagamé qui a pris la tête de l’Union africaine pour un mandat d’un an, succédant au guinéen Alpha Condé, dans le cadre de la présidence tournante, a fait de la réforme des institutions de l’organisation son cheval de bataille, après avoir été chargé de lancer ce vaste chantier par ses pairs africains en juillet 2016 à Kigali lors du 27è sommet de l’UA.

Paul Kagamé avait présenté lors du 28eme sommet en janvier 2017 à Addis-Abeba les grandes lignes de son programme de réformes et les progrès réalisés dans ce sens. Selon le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, un des éléments clés de la réforme porte sur l’autonomie financière de l’UA, qui est une nécessité incontournable.

A l’ouverture des travaux du 30ème sommet de l’UA, M. Moussa Faki Mahamat, a appelé à accélérer les réformes de l’UA afin que cette dernière puisse répondre aux aspirations du continent en matière de paix et de développement. Il avait insisté lors du précédent sommet de l’UA en juillet que cette réforme devrait mise en úuvre, affirmant que l’année 2018 devrait être dans l’histoire de notre organisation la date de sa renaissance.

Les points clés de la réforme

Parmi les sujets abordés figurent la clarification des taches des institutions en faisant la divisions du travail entre la Commission africaine et les autres communautés régionales afin d’éviter un chevauchement dans l’accomplissement de leurs actions.

A ce propos, le chef de la Commission de l’UA avait souligné que cette réforme en cours accorde une importance capitale aux Communautés économiques régionales, qui sont selon lui, des piliers de l’Union.

Un audit institutionnel et opérationnel devra également être mené au sein de l’Union africaine pour évaluer les goulots d’étranglement qui bloquent son fonctionnement.

Il est également question de l’indépendance financière de l’Union africaine, pour cela les Etats membres devront financer près de 40% du budget programme de l’organisation en 2018 contre moins de 5% en 2015. Le budget de l’UA en 2017 a été financé par des donateurs étrangers à hauteur de 73%.

Pour contribuer au financement, une taxe de 0,2 % sur les importations éligibles avait été instaurée. Le chef de la Commission africaine s’est félicité que 21 Etats membres ont déjà commencé à appliquer cette mesure et a réitéré son appel au pays qui ne l’ont pas encore fait à se joindre au processus.

Un autre point qui ne fait pas toujours l’unanimité au sein de l’Union est celui de l'établissement d'une troïka de dirigeants pour représenter l'UA lors de sommets avec ses partenaires.

C’est ce chantier complexe que le nouveau président de l’UA devra s’atteler à concrétiser avec le soutien des Etats membres pour ne pas faire de la réforme un vain mot, car il y va de l’avenir de tout un continent.

Les travaux de la 30ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine (UA) qui se tiennent avec la participation du Premier ministre Ahmed Ouyahia, en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, doivent s’achever lundi. 

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