L'Allemagne envisage la gratuité des transports communaux

Le gouvernement allemand a annoncé mardi une mesure envisageant la gratuité des transports publics dans les villes afin d'améliorer la qualité de l'air et échapper à des poursuites devant la justice européenne.

En lien avec les Etats régionaux et les communes, "nous envisageons la gratuité des transports publics afin de réduire le nombre des voitures particulières" en circulation, indique un courrier envoyé le 11 février par les ministres de l'Environnement Barbara Hendricks, des Transports Christian Schmidt et des Finances Peter Altmaier au commissaire européen en charge de l'environnement, Karmenu Vella.

Cette mesure, avec d'autres, devra être testées dans 5 villes allemandes - Bonn, Essen, Herrenberg, Reutlingen et Mannheim. Elle devra, selon la proposition de Berlin, entrer en vigueur "au plus tard à la fin de l'année".

L'idée d'instaurer des transports publics gratuits en ville suscite toutefois des réserves en Allemagne. "Le gouvernement fédéral doit dire comment il veut financer cela", a prévenu Michael Ebling, président d'une fédération de régies communales (VKU).

Cette fédération a aussi appelé le gouvernement à "fixer des règles contraignantes" aux bus et taxis pour qu'ils respectent des seuils de pollution.

Berlin songe aussi à limiter des émissions polluantes pour les véhicules de livraison, à aider au co-voiturage et à créer des zones à faibles émissions polluantes ou encore à développer les primes à la casse pour les véhicules anciens.

Avec ce paquet de mesures, Berlin espère convaincre l'exécutif européen de ne pas saisir la Cour de justice à son encontre, comme il menace de le faire pour neuf pays au total.

Les neuf pays avaient été sommés fin janvier de s'expliquer alors qu'ils dépassent régulièrement les limites d'émissions destinées à protéger la santé des Européens pour deux polluants clés: les particules fines (PM10) et le dioxyde d'azote (NO2).

Les dernières propositions de Berlin interviennent aussi à un moment où les autorités sont sous pression au sujet du diesel, avec le risque de voir certaines villes interdire les véhicules roulant au gazole pour réduire les émissions polluantes. APS

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