Le président malien : "l’Algérie est un partenaire important"

L'Algérie est un partenaire "important" et la relation avec le Mali "va au mieux", a affirmé jeudi le président malien Ibrahim Boubacar Keïta.

"L’Algérie est un partenaire important. Je n’ai aucune pression de sa part et notre relation va au mieux", a indiqué le président malien dans une interview accordée au journal Le Monde, rappelant que c'est le gouvernement  malien qui l'a sollicité pour jouer un rôle dans les négociations intermaliennes.

"C’est nous qui avons décidé d’aller en Algérie et de lui donner le rôle qu’elle joue encore aujourd’hui dans les négociations intermaliennes. Alger préside le comité de suivi de l’accord et nous aide en matière de formation militaire. Avec la France, nous discutons souvent à trois d’ailleurs", a-t-il expliqué, soulignant que le Mali, qui partage 1 360 km de frontière avec l’Algérie, a aussi une histoire de soutien à la révolution algérienne pour l’indépendance.

En ce qui concerne l'application de l'Accord d'Alger, signé en 2015 entre le gouvernement malien et les groupes politico-militaires du nord, le président Boubacar Keïta a indiqué que son gouvernement a fait "sa part du travail", relevant que "cela a pris du temps, presque huit mois, pour que les parties maliennes se parlent".

"Nous attendons depuis près d’un an que certains groupes armés nous transmettent leur liste de combattants dans le cadre du programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration. On a besoin de ces listes pour mettre en úuvre notre réforme de la défense et déployer les brigades mixtes composées de soldats de l’armée malienne et d’anciens  combattants des groupes armés", a-t-il expliqué, précisant que sur le plan institutionnel, son gouvernement "a favorisé l’application de l’accord avec la création d’un Sénat pour aider l’intégration des institutions traditionnelles et historiques, qui ont un rôle à jouer".

Sur le plan sécuritaire, il a affirmé que les terroristes "ne contrôlent plus de grands espaces", soulignant qu'il n’y a "pas de groupes armés à proprement parler".

"Ce ne sont que des phénomènes sporadiques, avec des engins explosifs improvisés au passage de troupes de l’armée ou de la mission des Nations unies. C’est, selon moi, une excroissance de ce qui se passe dans le Grand Nord", a-t-il expliqué, reconnaissant que cette guerre contre le terrorisme est "d’une extrême dureté".

"L’ennemi est invisible et cruel. Pour les avoir vus sur le terrain, les soldats maliens sont loin d’avoir le moral dans les talons. Il ne faut pas demander l’impossible à une armée qui, il y a cinq ans, n’avait pas d’équipements, pas de formation et qui vient tout juste d’acquérir cinq avions achetés au prix fort", a-t-il ajouté.

Au sujet de la neutralisation, en début février, d'un groupe de terroristes, le président malien a indiqué qu'il s'agit de "23 djihadistes" dont des "hauts responsables" parmi eux.

                 

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