La coopération algéro-turque est une opportunité pour relancer la filière textile, estime le vice-président de la CACI

Actualité oblige, la coopération algéro-turque a été au menu de l’émission L’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne, qui a reçu, lundi matin, Abderrahmane Hadef, vice-président de la Chambre Algérienne de commerce et d’industrie (CACI).

M. Hadef voit dans la coopération algéro-turc, une opportunité de relancer la filière textile, qui a connu par le passé une véritable saignée avec pas moins de 250.000 postes d’emplois perdus et une centaine d’entreprises fermées.

« Le textile c’est l’une des filières pour développer la coopération avec la Turquie. C’est une occasion de relancer cette filière qui a souffert ces dernières années », a affirmé M. Hadef, qui dit avoir constaté « une volonté de nos partenaires turcs de s’installer sur le marché algérien et de développer d’autres partenariats sur d’autres marchés ».

Le vice-président de la CACI donne l’exemple du grand projet de l’usine de filature de Relizane, à l’Ouest du pays, réalisé en partenariat algéro-turc, « qui va entrer en production très bientôt pour la filature, qui passera ensuite au tissage et à la confection », précise M. Hadef, qui cite, également, un autre projet dans le domaine du textile, qui sera réalisé à Oum El Bouaghi, à l’Est du pays, toujours en coopération algéro-turque. 

M. Hadef en est convaincu du fait que ces projets vont avoir « un effet boule de neige » sur le développement du secteur, en relançant notamment l’intérêt et la formation dans certains métiers qui ont disparus, comme ceux de styliste oe de modéliste.  Ce qui permettra, pense-t-il, à nos entreprises d’arrêter d’importer des modèles de l’étranger.  

Le modèle turc

La Turquie qui était, il y a 25-30 ans, un pays en rade en matière de développement est devenu une puissance économique et un pays exportateur par excellence, avec 80 milliards de dollars de produits vendus à l’étranger. Faut-il s’en inspirer ? Oui, répond M. Hadef qui voit dans « le modèle turc », un « cas d’études » pour développer notre économie, surtout dans certaines filières comme le textile, l’agroalimentaire, la pharmacie et l’électronique. « Ce qui est intéressant dans le modèle turc, c’est qu’on n’a pas besoin d’avoir de grandes usines pour devenir exportateur », note le vice-président de la CACI.

Par ailleurs, M. Hadef propose de mettre à profit la forte présence des entreprises turques en Algérie, au nombre de 796, employant près de 28.000 personnes, pour développer des projets de co-production.

Même si, actuellement, la quasi-totalité des exportations algériennes vers la Turquie est constituée des produits pétroliers et dérivés, M. Hadef pense qu’il y a un potentiel pour l’exportation de produits agricoles, de la laine et du verre, à condition, insiste-t-il, de « s’ouvrir sur le monde et d’élever nos capacités de commercialisation et de marketing ». Pour placer nos produits à l’étranger, on a besoin d’encourager et de développer les « traders », « un métier très important mais rare en Algérie », fait-il remarquer.

Diplomatie économique

Pour M. Hadef, «il ne faut pas avoir peur de la venue des étrangers en Algérie, ni avoir peur aussi d’aller vers les marchés extérieurs. On a besoin d’interagir avec le monde pour élever notre niveau de compétitivité ».

Il mentionne, à ce propos, les efforts de l’institution économique qu’il représente. Laquelle institution a, selon lui, tracé tout un programme de « diplomatie économique », qui commence, dira-t-il, à donner des résultats sur le terrain, avec tout ce qui a été réalisé comme Road show et déplacement de délégations à l’étranger.

Autre mesure, M. Hadef annonce la réactivation, en cours, de tous les conseils d’affaires. « On a actuellement une trentaine de conseils d’affaires au niveau de la CACI, dont celui algéro-turc qui est l’un des plus anciens », relève-t-il.

M. Hadef se déclare aussi favorable à la création de « zones franches » pour développer les régions et certaines filières.

A propos des régions, le vice-président de la CACI pense qu’elles doivent être le moteur du développement économique. « Il faut donner aux régions la possibilité de créer de petits tissus de PME qui vont s’intégrer progressivement pour former des pôles de compétitivité et d’excellence », souligne M. Hadef.

Enfin, M. Hadef, informe qu’un travail de recensement économique, en collaboration avec le Centre de développement des technologies avancées (SDTA) est en cours de réalisation. « Il permettra  de recenser les potentialités économiques des régions et donner de la visibilité aux opérateurs », conclut-il.     

National, Industrie