Vers un élargissement des activités des pharmacies d’officine, annonce le président du Conseil de l’Ordre, Lotfi Benbahmed

A l’avenir, les pharmacies d’officine ne se limiteront pas à la vente de médicaments, ils proposeront, également, des actes thérapeutiques, rémunérés, aux malades, a annoncé le président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, Lotfi Benbahmed, dimanche à Alger, lors de son passage dans l’émission l’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.

Nous avons proposé, en collaboration avec les autorités, des articles qui ont été intégrés au projet de loi sur la santé », a confirmé  M. Benbahmed, qui estime que l’« implication du pharmacien dans la prise en charge des malades va engendrer, à la fois, une meilleure prise en charge de ces derniers, et des économies d’échelle pour les dépenses de santé, notamment pour les caisses de sécurité sociale ».

« Nous militons pour une pharmacie qui soigne, pas une pharmacie qui marchande. Bien, qu’il y ait un aspect indéniablement commercial par la vente du médicament, il est fondamental d’aller vers des réformes qui mettent le malade au centre des préoccupations de la pharmacie », plaide M. Benbahmed.

C’est une tendance mondiale, explique-t-il, qui a commencé en Amérique du Nord, puis elle s’est élargie à l’Europe, et maintenant, sur orientation et recommandation de l’OMS, à la plupart des pays de la région MENA (Middle East and North Africa, Moyen-Orient et Afrique du Nord).

« Le malade a accès au médecin traitant tous les 3 mois, alors que le pharmacien est disponible et peut être consulté sans rendez-vous », a souligné l’Invité de la rédaction de la Chaine 3, qui justifie l’élargissement des missions des pharmacies d’officine par « des problématiques d’observance des malades qui ne finissent pas leur traitement, d’autres qui le prennent mal et des personnes âgées polymédiqués qui ont 3 à 4 pathologies et qui nécessitent une prise en charge thérapeutique par le pharmacien », comme cela se fait à travers le monde, rappelle-t-il.

« Le pharmacien, dans le monde, sera de moins en moins rémunéré par une marge (celle du médicament). Il sera rémunéré, en grande partie, sur son acte pharmaceutique, à travers la prise en charge du malade », affirme M. Benbahmed, qui confirme avoir travaillé avec la sécurité sociale sur « une éventuelle rémunération » de ces actes thérapeutiques.

Problème des médicaments périmés

Questionné sur le traitement des médicaments périmés -pas moins de 100.000 tonnes se sont accumulés depuis 2002-, qui représentent un danger pour la santé publique et l’environnement, M. Benbahmed atteste que le problème a été réglé par l’agrément d’établissements hospitaliers chargés de l’incinération.

Il reste à prendre en charge les médicaments périmés des ménages, fait-il remarquer. Cela peut se faire, ajoute-t-il, par la création de « sociétés agrées chargées de récupérer les périmés des ménages et des officines », explique-t-il.

Pourquoi ne pas inciter les ménages à déposer leurs médicaments périmés au niveau des pharmacies ? Oui, répond-t-il, mais à condition, d’abord, « d’avoir une structure qui les récupère des pharmacies, parce qu’actuellement, il n’y a aucune structure. Les pharmacies ne sont responsables que de leurs propres périmés ».

La bonne nouvelle, informe M. Benbahmed, est que les laboratoires se sont engagés dans leurs programmes d’importations à récupérer les périmés. « C’est tout nouveau, on va voir comment ça va se traduire sur le terrain, parce que si on parle, de temps en temps, de rupture, il y a aussi des médicaments qui périment, en raison des mauvaises prévisions et ça un coût important pour le pays, parce que ces médicament sont payés en devises qui sont précieuses pour l’économie de notre pays », conclut M. Benbahmed.

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