Migration clandestine: le Président Bouteflika plaide pour une approche commune basée sur le respect des droits de l'homme

Le président de la République, Abdelaziz  Bouteflika, a mis l'accent mercredi sur la nécessité d'«intensifier» les  efforts arabes face au phénomène de la migration clandestine, à travers notamment une approche commune basée sur le «strict respect» de la loi et  des droits de l'homme. «Pour cela, nous devons intensifier nos efforts communs pour traiter cette  problématique (migration clandestine) dans le cadre d'une approche commune,  basée sur le strict respect de la loi et des droits de l’homme et sur  l'effort de sauvegarde permanente de la paix et de la sécurité dans nos  pays», a affirmé le Président Bouteflika dans un message à l'ouverture de  la 35ème session du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur au centre international des conférences (Alger), lu en son nom par le ministre de l'Intérieur, des collectivités locales et de l'aménagement du territoire,  Noureddine Bedoui.

Evoquant les multiples défis auxquels sont confrontés les pays arabes, le chef de l'Etat a relevé qu'à l'évocation de tous ces défis, «l'on ne peut occulter un autre phénomène non moins dangereux et menaçant la stabilité de  notre région arabe, il s'agit de la migration clandestine qui commence à  prendre des dimensions inquiétantes, notamment au cours des dernières  années».

Il a fait observer, à cette occasion, que «de nombreux pays arabes sont  devenus la destination de vagues incessantes de migrants étrangers poussés par les conditions sécuritaires prévalant dans leurs pays à émigrer vers  nos pays soit pour s'y installer temporairement soit pour transiter vers  d'autres destinations».

 «S'il est clairement établi que ce phénomène est lié à une situation  humanitaire particulière qu'il est de notre devoir de considérer et, par conséquent, prendre en charge ces migrants, il est indiscutable que nous ne  pouvons fermer les yeux sur l'activité des réseaux criminels qui exploitent  la vulnérabilité de ces migrants, dans des actions visant la sécurité et la stabilité de nos pays», a insisté le Président Bouteflika.

Il a mis en évidence, à cet effet, le fait que l'Algérie, «de par ses  principes humanitaires, la culture d'hospitalité innée chez notre peuple et  par devoir de protection envers les victimes des conflits et des troubles,  a très tôt accueilli les réfugiés venus de différentes régions et permis  aux ressortissants des pays secoués par les conflits d'accéder à son territoire et de s'y établir». 

 «L'Algérie a veillé à trouver des solutions pratiques et adéquates pour prendre en charge le phénomène de migration et des migrants, selon une vision globale qui prend en considération les exigences en matière de sécurité, de développement et de respect de la dignité humaine, tout en  focalisant sur la dimension humaine des migrants et des réfugiés, véritables victimes des crises qui les ont conduits à emprunter cette voie», a ajoute le chef de l'Etat.                 

L'espace virtuel, un «refuge» pour les  terroristes, un «défi sécuritaire» pour les pays arabes 

Le président de la République, Abdelaziz  Bouteflika, a mis en garde, dans un message mercredi à l'occasion de la  35ème Session du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur qui se tient à Alger, contre les formes de connexions entre le terrorisme et les formes de  criminalité transnationale à travers les technologiques modernes, notamment  les sites web et les réseaux sociaux. 

 «La situation s'est compliquée avec les différentes connexions survenues  entre le terrorisme et les formes de criminalité transnationale, phénomène  qui a gagné en étendue et en dangerosité par le recours massif aux moyens  technologiques modernes pour commettre des crimes abjects, propager ses  idées extrémistes et erronées, mystifier notre jeunesse et attirer de  nouvelles recrues dans les zones de conflit et de tension», a relevé le  président Bouteflika dans son message, lu en son nom par le ministre de  l'Intérieur, des collectivités locales et de l'aménagement du territoire, Noureddine Bedoui. 

Il a indiqué, à ce propos, que «cet espace virtuel constitue un défi  sécuritaire pour nos pays arabes, d'autant plus qu'il représente un refuge pour les organisations terroristes et tous les réseaux criminels, parce  qu'invisible, notamment celles qui pratiquent la traite des personnes, le  trafic d'organes et des migrants illégaux, le trafic de drogue, le trafic  d'armes et d'explosifs, la falsification d'identité et de documents, outre son rôle dans l'enrôlement de nouveaux combattants et l'établissement de  liens entre les différents réseaux de combattants, ainsi que la mise en  place de sources de financement qui échapperaient au contrôle institué pour  tarir les sources de financement classiques».

Le chef de l'Etat a fait observer, dans ce contexte, que «les mouvements  terroristes et criminels s'évertuent sans cesse à utiliser toute sorte de technologie intelligente pour atteindre leurs objectifs et diffuser leurs idées perverses et subversives dans un style évolué adapté à l'air du  temps».

 «Outre les cellules classiques, qui demeurent la référence fondamentale  des groupes terroristes quelles que soient leurs dénominations, de  nouvelles cellules cybernétiques ont fait leur apparition sur les sites web et les réseaux sociaux pour inciter au terrorisme, recruter, collecter des  fonds, pirater des sites web et lancer des cyber-attaques contre des  institutions gouvernementales ou privées dans l’intention de leur porter préjudice», a-t-il souligné.

 «La propagation de plus en plus large des technologies de l'information et  de la communication continue d'imposer des défis énormes, c'est ce qui a  imposé la lutte contre la cybercriminalité comme priorité pour l'Algérie qui a adopté de nouveaux instruments juridiques, techniques et  opérationnels pour remplacer les précédents qui ne prévoyaient pas la  nouvelle donne sécuritaire», a expliqué le président de la République.

Il a rappelé, à cet égard, que «l'Algérie a été l'un des premiers Etats à  ratifier la Convention arabe pour la lutte contre la cybercriminalité, elle  s'attèle, actuellement, à renforcer le cadre juridique y afférent, à la  définition des modalités de contrôle du web et à la lutte contre les types  de crimes électroniques». 

Cette action, a-t-il précisé, ''nécessite une grande maîtrise de cette  technologie en perpétuelle évolution, une exploitation efficace de  l'information électronique et un suivi minutieux de ces réseaux et de leurs  animateurs».

Le chef de l'Etat a indiqué, en outre, que «des structures et dispositifs  ont été mis en place pour lutter contre les crimes électroniques, notamment  l'organe national de prévention et de lutte contre les crimes liés aux technologies de l'information et de la communication, ainsi que des centres  opérationnels au niveau des différents services de sécurité».

L'éradication du terrorisme passe par sa privation de son environnement social et ses réseaux de communication

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a souligné, que le premier pas pour éradiquer le terrorisme consiste à "infirmer ses références intellectuelles" et à le "priver de son environnement social et ses réseaux d'information et de communication".

"Nul doute que le premier pas pour éradiquer le terrorisme consiste à infirmer ses références intellectuelles et à le priver de son environnement social et ses réseaux d'information et de communication à travers un effort intensif sur le plan éducatif, culturel, d'information et d'orientation religieuse de sorte à neutraliser l'extrémisme et sauver notre jeunesse de sa mystification fatale", a précisé le président Bouteflika dans son message, lu en son nom par le ministre de l'Intérieur, des collectivités locales et de l'aménagement du territoire, Noureddine Bedoui.

Il a relevé que la lutte contre le terrorisme "n'est ni liée à un agenda, ni confinée dans une aire géographique, c'est une problématique qui demeure posée tant que les citoyens et leurs biens sont menacés et tant que ces groupes égarés persistent à menacer la stabilité des institutions de l'Etat ou tenter d'imposer des référents religieux ou idéologiques étrangers à nos peuples".

Le chef de l'Etat a relevé, dans le même cadre, que "dans certains pays arabes, les organisations terroristes ont reçu des coups cuisants au cours de l'année écoulée. Plusieurs d'entre elles ont été neutralisées, celles-là mêmes qui ont failli tout ravager après s'être accaparé de larges zones de ces pays, hypothéquant l'avenir de leurs citoyens ligotés par la violence sauvage et l'extrémisme à outrance et soumis à toutes les formes d'injustice, d'exactions et de mépris de la vie humaine".

"Aujourd'hui, nous observons la déconfiture de ces groupes terroristes et leur disparition dans certaines parties de la région arabe, les territoires qui étaient sous leur contrôle ont, ainsi, recouvré leur stabilité et leur sécurité. Toutefois, la menace des éléments résiduels de ces groupes n'a pas complètement disparu, ni leur danger d'ailleurs", a fait observer le président de la République. 

A ce propos, il a souligné qu'"au contraire, cette menace et ce danger ont pris de nouvelles formes dès lors que certains d'entre eux ont réussi à s'exfiltrer vers d'autres foyers de tension dans les pays arabes et intégrer des groupes criminels activant souvent sous des appellations jusque-là inconnues". "C'est ce que l'on appelle la fragmentation des groupes terroristes qui se multiplient une fois qu'ils s'assurent un environnement d'accueil", a affirmé le chef de l'Etat.

"Face à cette situation, nous sommes appelés à œuvrer, ensemble, à adopter des résolutions fermes pour sécuriser les lignes frontalières, et à prendre des mesures sécuritaires préventives et proactives de nature à favoriser l'alerte précoce, l'échange intensif d'informations et la protection des frontières", a insisté le chef de l'Etat dans son message.

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