Projet de loi portant code de procédure pénale : «les mesures introduites visent à s'adapter aux changements de la législation algérienne»

Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a répondu mardi à Alger aux questions des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur le projet de loi modifiant et complétant l'ordonnance N  66-155, promulguée le 8 juin 1966, portant code de procédure pénale, soutenant que la plupart des mesures introduites dans le texte ont pour objectif de «s'adapter aux nombreux changements survenus dans la législation algériennes».

Lors d'une séance plénière présidée par M. Said Bouhadja, président de l'APN, en présence du ministre des Relations avec le Parlement, Tahar  Khaoua, le ministre a fait savoir que la plupart des mesures introduites dans ce nouveau texte juridique intervenaient soit pour combler un «vide  juridique» soit pour s'adapter aux nombreux changements qu'à connus la  législation algérienne».

Après avoir souligné que les amendements relatifs à la «contrainte par corps» visaient à lever l'ambiguïté et éviter la «problématique dans la poursuite de son application, M. Louh a rappelé que la législation algérienne l'avait supprimé, conformément aux conventions internationales signées par l'Algérie», soutenant que «l'appel suspend l'exécution de la contrainte par corps» à l'effet de  garantir les libertés et les droits et consacrer la présomption d'innocence.

 S'agissant de la confirmation de l'insolvabilité du condamné pour sa dispense de la contrainte par corps, le ministre a indiqué que l'amendement proposait l'élargissement de la possibilité de confirmation de l'insolvabilité auprès du Parquet.

Dans ce cadre, la députée du groupe parlementaire du parti du FLN a indiqué que le texte de loi «a permis de réaliser plusieurs acquis notamment la levée de l'ambiguïté sur les dispositions de la contrainte par corps», saluant les mesures coercitives inhérentes aux infractions juridiques». 

Le projet de loi consacre «l'édification de l'Etat de droit», selon le député du parti, Azziza Ben Aoun qui a préconisé «une application rigoureuse de la loi», alors que la députée Soraya Benyamina a estimé que «l'Algérie est désormais pionnière en matière de protection des libertés des personnes».

«La loi renforce la protection des libertés et la présomption d'innocence et s'adapte aux exigences de l'étape actuelle», a affirmé le député du groupe parlementaire du RND.

Après avoir salué la teneur de la loi amendée, la députée du groupe parlementaire du MSP, Meriem Messaoudi, a revendiqué «l'introduction de dispositions interdisant aux administrations de demander le registre du commerce pour faciliter l'insertion des détenus».

Le député du groupe parlementaire du Front des forces socialistes (FFS), Saddek Slimani, a affirmé que «les dispositions de la loi constituent un pas important sur la voie du renforcement des dispositifs de contrôle, estimant toutefois qu'elles ne s'adaptent pas à la réalité du secteur de la  justice en Algérie».

Le député Hassan Mansouri, (FFS) a plaidé pour «une application saine de toutes les lois sans exceptions».