L’Orchestre "Di Piazza Vittorio" enchante le public algérois

L’Orchestre "Di Piazza Vittorio" a enchanté mardi soir le nombreux public algérois avec un florilège de chansons à l’esprit festif, ouvert sur un brassage interethnique, savamment servi dans le registre de la World Music.

La salle Ibn Zeydoun de l’Office Riadh El Feth (Oref), n’aura pas suffi à contenir le nombreux public présent qui a du occuper les allées réservées aux déplacements des spectateurs, venus apprécier, 75 mn durant, la créativité des 13 instrumentistes de l’Orchestre " Di Piazza Vittorio", dirigé par Mario Tronco.

Une quinzaine de pièces aux genres différents, ont été alignées par, les Italiens, Pino Pecorelli (basse), Peppe d’Argenzio (saxophone), Duilio  Galioto (synthétiseurs), Davide Savarese (percussions-voix), Emanuele Bultrini (guitare-voix), les Tunisiens, Ziad Trabelsi, (oud-voix), Houcine Ataa (voix), les Sénégalais, Kaw Dialy Mady Sissoko, (kora-voix), Pap El Hadji Yeri Samb (percussions- voix), le Cubain, Omar Lopez Valle (trompette), l’Argentin, Raul Scebba (percussion-voix) et l’Equatorien Carlos Paz Duque (flûtes- voix).

Dans des atmosphères festives de grands soirs, les musiciens ont fait  montre de toute l’étendue de leur talent, enchainant notamment les pièces, "Tal Tal", "Sannu", "Preludio", "Balesh", "Sahara Blues", "Tarareando", "Galas", "Wonala", "Ya Ya Polizia", "Si Dios Fuera Negro", "Mambo", "Ena", "Yerit" et "Stama".

Du blues, au rock’n’roll, passant par la pop-music, le genre disco, les cadences sud américaines, puis orientales, pour conclure sur des rythmes algériens (6/8), les musiciens ont produit dans la joie et la convivialité, une prestation de haute facture, où la richesse des variations modales des différents genres de musiques entonnés sur des rythmes binaires et ternaires ont établi de belles passerelles entre les cultures du monde.

Enflammant la salle dès les premiers instants du spectacle, les musiciens ont beaucoup interagi avec le public qui a vite cédé au déhanchement, battant la mesure avec les mains et reprenant les refrains de chaque chanson entonnée.

Le ténor tunisien Houcine Ataa, à la voix présente et étoffée, lançait par moments des "Tahya El Djazaïr" à l’assistance, parmi laquelle l’ambassadeur d’Italie en Algérie Pasquale Ferrara, et des représentants de différentes missions diplomatiques accréditées en Algérie, provoquant des youyous nourris et des applaudissements répétés.

Entre créations de qualité dans tous genres de musique et reprises réarrangées de célèbres compositions, à l’instar de "Balesh" du grand musicien égyptien Mohamed Abdelwahab (1902-1991), l’ensemble " Di Piazza Vittorio" est perçu comme le "plus grand orchestre multiethnique d’Europe", encourageant les échanges culturels en intégrant de nouveaux styles de musique pour arriver, selon des connaisseurs, à créer les "sonorités du monde".

Très applaudi, l'ensemble est remonté sur scène après avoir été rappelé par le public, pour interpréter "Abdelkader Ya Boualem", du trio Cheb Khaled, Rachid Taha et Faudel, tiré de l'album, 1,2,3 Soleil.

Fondé en 2002, l’Orchestre " Di Piazza Vittorio" est une "synergie inépuisable qui traverse le temps", faite de musiciens virtuoses venus de différents horizons, avec pour seul but d’inviter à chaque concert le monde à s’exprimer, à travers la diversité culturelle.

Né d’un projet développé par ses deux fondateurs, Mario Tronco et Agostino Ferrente, l’ensemble s’est produit sur les scènes les plus prestigieuses au monde, comptant à son actif des distinctions, à l’instar du Prix de la critique allemande du disque (2004), ainsi que quelques albums dont "Sona" (2006) et "L’île en bois" (2013).

Organisé par l’Institut culturel italien d’Alger, en collaboration avec le ministère de la Culture et de l’Oref, le concert de l’Orchestre "Di Piazza Vittorio" a été programmé pour une représentation unique.

                 

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