L’expert financier Abderrahmane Benkhalfa : la levée du gel des importations de certains produits est une décision temporaire

Commentant l’adoption, hier par le Conseil des ministres, d’un projet de loi de finances complémentaires levant le gel sur les importations d’une liste de produits non encore précisés, M. Abderrahmane Benkhalfa observe qu’il s’agit la d’une décision conjoncturelle d’encadrement de ces dernières.

S’exprimant, mercredi, lors de l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, l’expert financier et ancien ministre des Finances croit savoir qu’à travers cette décision, les listes d’interdits d’entrées de certaines marchandises n’existeront plus.

Avec ces « aménagements », indique-t-il, les importations si elles ne sont plus sujettes à interdiction sont par contre frappées de taxes, ce qui, devrait selon lui, accélérer les investissements et par contrecoup booster la production nationale.

Quand on lui fait remarquer que le recours aux lois de finances complémentaires semblait, un moment, avoir été « banni », il répond que celles-ci sont des « mécanismes de conjoncture » destinés notamment à relancer l’investissement économique.

A propos de la loi de Finances de 2018, M. Benkhalfa relève qu’elle a permis de doubler le budget d’équipement, lequel de 2.000 milliards de dinars est, précise-t-il, passé à 4.000 milliards.

Il considère, d’autre part, qu’un retour aux ressources pétrolières et à la dépense publique pour financer les activités socioéconomiques, en particulier, « n’est pas une tendance salutaire pour l’avenir ».

Il constate, à cet effet, qu’il n’y a pas encore suffisamment de gouvernance, de productivité, d’initiatives, de secteurs privés et d’investissements étrangers. Alors que, constate-t-il, le pays est à nouveau dans un confort financier, il faudrait, prévient-il, qu’il en profite pour sortir de la dépendance publique et du pétrole.

Pour cela et en matière de réformes structurelles, il appelle à revoir le fonctionnement des secteurs bancaires et financiers, celui du régime de change, lequel observe-t-il « est complètement dépassé ». Il considère qu'il faut également réformer les modes de subventions et de régulation des marchés,  ouvrir le pays à l’investissement direct étranger et développer l’économie des services.      

 

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