Le professeur Djamal Eddine Nibbouche : les pathologies cardiaques, « un fléau redoutable », tuent davantage que les accidents de la route

Une étude datant de plus d’une dizaine d’années relève qu’environ 45% des décès constatés en Algérie sont le résultat de maladies cardiovasculaires, un pourcentage dépassant celui des morts provoqués par les accidents de la route.

Accueilli, jeudi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le chef du service de cardiologie de l’hôpital Nafissa Hamoud (Alger) précise que ces affections sont dominés par ce qui est communément appelé la crise cardiaque, désigné autrement sous le nom de syndrome coronarien aigu.  

Afin de prendre correctement en charge les personnes qui en sont victime, le professeur Djamal Eddine Nibouche rappelle que si les praticiens possèdent les données d’une stratégie de prise en charge celle-ci, souligne-t-il, n’existe présentement pas dans le pays, tout comme du reste le système dit de « phase pré-hospitalière ».

A l’intérieur du pays, souligne-t-il, si une personne est subitement victime d’une crise cardiaque, le risque de mourir est bien plus élevé pour elle que pour la résidente d’une grande ville où, dit-il, existent des structures permettant de lui administrer un traitement approprié.

Citant, par ailleurs, l’exemple du centre de Dra Ben Khedda, initialement ouvert aux enfants cardiaques, il constate que celui-ci est désormais réservé aux seuls adultes, « alors qu’il existe, à quelques km de là, à Tizi-Ouzou », un centre de cardiologie destiné spécialement à ces derniers.

Le professeur Nibouche abonde, à cet effet, dans le sens de l’élaboration d’une cartographie sanitaire permettant à chaque wilaya de prendre correctement en charge sa population, en particulier pour ce qui concerne les pathologies les plus lourdes, dont celle de l’insuffisance cardiaque, « un fléau redoutable » représentant le premier taux des traumatismes cardiaques.

D’une manière plus générale, ce spécialiste estime que la prise d’une malade soit être « rationnelle ». Il existe observe-t-il, « trop de gaspillage » dans les hôpitaux pour ce qui a trait à la prise en charge les malades, « les résultats, ajoute-il restent insuffisants », d’où la nécessité, selon lui, de réorganiser en profondeur l’ensemble du système de santé du pays, afin de le rendre « crédible à travers des soins de haute qualité ».

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