L'Algérie dispose "d’une fenêtre d’opportunités " pour asseoir une économie diversifiée

L’Algérie dispose toujours "d’une fenêtre d’opportunités" pour se défaire de sa dépendance au pétrole et asseoir une économie diversifiée grâce à un dosage de politiques économiques qui concilie ajustement budgétaire et croissance, a indiqué mercredi le Fonds monétaire international (FMI).

Dans son rapport d’évaluation de l’économie algérienne, établi au titre de l’article IV du Fonds, l’institution de Bretton Woods soutient que les autorités disposent encore " d’une fenêtre d’opportunités" pour "atteindre le double objectif de stabilisation macro-économique et de promotion d’une croissance durable".

Le redressement des cours de pétrole, une dette publique relativement basse, une dette extérieure négligeable et des réserves de change abondantes, sont autant de facteurs permettant à l’Algérie de doper sa croissance et de renforcer graduellement ses finances publiques.

Mais cela nécessitera, selon le Fonds, de recourir à un large éventail d’options de financements, notamment l’émission de titres de dette publique au taux du marché, des partenariats publics-privés, des ventes d’actifs et  d’emprunts extérieurs pour financer des projets d’investissements bien choisis.

Le prêteur en dernier ressort, évoque également un scénario alternatif pour la relance de la croissance en Algérie qui devrait résorber graduellement le déficit et ramener la dette publique à moins de 40% du Pib à moyen terme.

Ce scenario suggère, entre autres, l’arrêt du financement monétaire dès cette année, même si le FMI note que le gouvernement reste engagé dans son plan de consolidation budgétaire qu’il compte reprendre dès 2019 pour rétablir l’équilibre extérieur et budgétaire dans les délais.

Le recours donc au financement monétaire restera limité dans le temps et les risques qui sont associés à ce mode financement non conventionnel seront gérés avec rigueur, relève le FMI en évoquant les détails de ces consultations avec les autorités à ce sujet.

Le gouvernement est convaincu que cette stratégie de financement est moins risquée que le recours aux emprunts extérieurs, et a expliqué au FMI que la  Banque d’Algérie était en mesure de stériliser les liquidités injectées par le biais du financement monétaire et par conséquent contenir l’inflation.

A bien des égards, l’Algérie qui a subi l’ajustement structurel du FMI durant les années 1990 ne veut pas répéter l’expérience de recourir au financement international, dira en substance le FMI.

Dans les conclusions de ce rapport de 74 pages, l’institution financière constate que l’économie algérienne est en plein transition.

"Les objectifs des autorités à court et à moyen terme sont de restaurer la stabilité macroéconomique, de relancer la croissance du PIB hors  hydrocarbures et de créer des emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes ", souligne le fonds.

A long terme, l'objectif principal est de diversifier l'économie avec une plus grande participation du secteur privé.

"Il y a des vents contraires " reconnaît le FMI, mais " les autorités se sont engagées à faire avancer leur programme de réformes de manière ordonnée et modérée. La consolidation budgétaire est au cœur de leur stratégie visant à réduire la dépendance aux revenus des hydrocarbures ", souligne-t-il.

Ce processus qui a commencé en 2015 se poursuit, et devrait être le pivot des politiques macroéconomiques à venir, estime le FMI qui juge que des réformes structurelles devraient soutenir l'activité du secteur privé, améliorer le climat des affaires, moderniser le cadre de la politique monétaire et améliorer l'efficacité du marché du travail.

Enfin le rapport relève la concordance de vues entre le FMI et le gouvernement sur le programme de réformes économiques.

Le rapport constate, par ailleurs, que le système bancaire en Algérie demeure bien capitalisé malgré la baisse des taux d’intérêts, alors que la supervision bancaire basée sur les risques a amélioré la résilience du secteur bancaire.

Les réserves de changes restent abondantes à 96 mds de dollars à fin 2017 même si elles ont baissé de presque de moitié depuis 2013.

Le déficit du compte courant s’est réduit à 12,3% du PIB en 2017 contre 16,6% en 2016, aidé par un redressement des cours de pétrole et devrait baisser davantage sous l’effet notamment de la consolidation budgétaire.

La croissance pourrait s’établir à 2,5% en 2018 et à 2,3% en 2019, selon le scénario alternatif établis par le FMI et à 3% en 2018 et 2,7%  l’année prochaine, selon les projections basées sur les indicateurs actuels.  

                 

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