Libye : Al-Sarraj affirme que la conférence de Palerme a été un "succès"

Le président du Conseil présidentiel libyen,  Fayez al-Sarraj, a affirmé jeudi que des "progrès" ont été accomplis lors de la tenue, les 12 et 13 novembre, de la conférence internationale de  Palerme sur la Libye, soulignant que son pays a besoin "maintenant d'une Constitution" et doit organiser des élections d'ici juin 2019.

Dans un entretien au quotidien italien, Corriere Della Sera, Fayez al-Sarraj a indiqué que la conférence de Palerme sur la Libye s’est "très bien déroulée" et fut "un succès", appelant les différentes parties libyennes à respecter leurs engagements pris lors de cette conférence qui a réuni outre les dirigeants libyens, l’envoyé spécial des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé, et plusieurs chefs d’Etat, de gouvernement et Hauts responsables d'une vingtaine de pays, notamment les pays voisins de la Libye, à l'instar de la Tunisie, l'Algérie et l'Egypte.

A ce propos, il a salué "le grand effort" mené par l'Italie pour l'organisation de cette conférence en réunissant tous les acteurs Libyens et une participation internationale, qu'il a qualifié de "remarquable". 

Le président du Conseil présidentiel libyen a souligné également que les rencontres de Paris et de Palerme sur la Libye font partie du "même processus de négociation mené avec l'aide de la communauté internationale" pour la résolution de la crise écartant toute "concurrence".

"La première conférence de Paris a préparé la seconde à Palerme. La prochaine aura lieu en Libye et sera organisée par l'envoyé des Nations unies, Ghassam Salamé. J'espère déjà que cette conférence nationale aura lieu en janvier et qu'elle sera ensuite suivie par des élections d'ici à  juin 2019", a ajouté M. al-Serraj.

Dans ce contexte, il a précisé que "les Libyens doivent immédiatement approuver la Constitution, qui comprend la loi électorale et sans laquelle il est impossible, a-t-il relevé, de se rendre aux élections nationales". 

"La commission chargé de ce travail depuis deux ans a déjà élaboré un document qui doit être voté par le parlement et par référendum national ", a-t-il annoncé.

Abordant les rapports actuels entre le gouvernement d'union nationale libyen (GNA) et le commandant des forces armées, Khalifa Haftar, il a soutenu qu'un "compromis" peut être trouvé entre les deux parties, et ce, dans le cadre du "processus de paix interne".

A la question de savoir "comment démanteler les milices qui sont au cúur de la déstabilisation libyenne", Fayez al-Sarraj a affirmé que "la  communauté internationale a surestimé le problème des groupes armés",  assurant que la sécurité est "renforcée", notamment dans la capitale Tripoli. 

"Personnellement, je me déplace dans la capitale sous escorte de quelques agents, comme dans tout pays européen", a-t-il assuré.

Quant à la question migratoire, le président du Conseil présidentiel libyen a critiqué "l'hypocrisie" de l'Europe sur ce sujet.

"Je vois tant d'hypocrisie dans les demandes européennes à notre pays. Vous nous demandez de maintenir à l'intérieur de nos frontières plus de 600.000 migrants, dont seulement 30.000 se trouvent dans les camps officiels", a-t-il fait savoir réclamant une "plus grande coopération" pour faire face à ce "problème commun et partagé".

"Notre police et nos services d’information doivent travailler ensemble pour éviter le pire et bloquer le trafic international d’êtres humains", a-t-il plaidé, tout en signalant que "parmi ces migrants, il pourrait y avoir des infiltrés du groupe terroriste autoproclamé Daech.

 

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