« L’Emir Abdelkader El Djazaïri entre les deux rives » : thème d’1 colloque à Mascara

Les travaux du colloque international « L’Emir Abdelkader El Djazaïri entre les deux rives » ont débuté, mardi, à l’Université « Mustapha Stambouli » de Mascara, en présence du ministre de la  Culture, Azzedine Mihoubi.

Cette rencontre scientifique est organisée à l’occasion du 186ème anniversaire de l’allégeance de l’Emir Abdelkader pour mener la résistance contre la colonisation française. Quelque 36 universitaires et chercheurs nationaux et étrangers prennent part à ce colloque.

Les participants étrangers viennent des Etats Unis d’Amérique, du Japon, de France, du Danemark, de Turquie, de Tunisie, de Mauritanie et de Libye.

Les conférenciers aborderont divers aspects de la vie, du combat et l’œuvre pluridisciplinaire du fondateur de l’Etat Algérien moderne.

Une délégation de la ville américaine « El Kader », jumelée avec la ville de Mascara est également présente à ce colloque.

La rencontre, organisée par l’Université de Mascara, devra aborder durant deux jours, cinq axes dédiés aux études consacrées à l’Emir Abdelkader dans les domaines de l’histoire, du soufisme, philosophique, littéraire et militaire.

Cette rencontre vise à inventorier des études menées sur l’Emir Abdelkader dans diverses disciplines et domaines, la critique et l'évaluation des études et les bibliographies détaillées et spécialisées sur cette personnalité historique, ainsi que la création d’un réseau national et international de chercheurs sur l’Emir Abdelkader et la mise en place de nouveaux circuits de recherche sur sa personnalité.

 « L'Emir Abdelkader a été et restera un symbole de la lutte et de la résistance contre l’occupant à travers le temps, en dépit des tentatives d’oubli et de déni dont a fait l'objet son histoire », a souligné l’ancien ministre et ambassadeur d’Algérie en Syrie, Kamel Bouchama, dans son intervention lors du colloque.

Le fondateur de l’Etat algérien moderne, a-t-il dit, « n’a pas eu droit aux recherches et études qu’il mérite sur son long parcours historique en tant que résistant, homme de lettres, soufi et humaniste ».

« Cet homme de la résistance a toujours des aspects méconnus pouvant faire l’objet de recherches et d’ouvrages qui seront sans doute d’un grand apport pour l’écriture de l’histoire nationale », a observé Kamel Bouchama, estimant que les aspects humanitaires de l’Emir en tant qu’homme de société et soufi peuvent inspirer bien des chercheurs.

L’ancien diplomate a rappelé que le fondateur de l'Etat algérien « a été chaleureusement accueilli à Damas où il a séjourné et bénéficié des mêmes respects et considération que Salah Eddine El Ayoubi, à son retour des guerres menées contre les croisades ».

« La notoriété de l’Emir résistant, romancier et soufi l’a précédé à Damas où les syriens l’avaient accueilli. Il a contribué à l’essor culturel et social de grande envergure ».

Toutefois, Kamel Bouchama a regretté que les études et les ouvrages sur l’Emir Abdelkader soient édités le plus souvent à l’étranger.

 « Des pans de l’histoire de l’Emir Abdelkader et de son patrimoine ont disparu du fait des aléas du temps et du peu d’études qui leur sont consacrés », a-t-il déploré, tout en insistant sur la nécessité de préserver ce qui reste de ce patrimoine.

« Ce patrimoine est toujours présent et est inscrit dans l’histoire en dépit des tentatives d’oubli et de déni. Ceci est rendu possible grâce aux historiens arabes et étrangers ainsi qu’aux enfants et petits-enfants de l’Emir qui ont traité de la vie de cette personnalité historique », a-t-il souligné.

L’intervenant lors du colloque a salué toutes les actions visant à perpétuer l’histoire de l’Emir Abdelkader, notamment à travers le projet de l’université de Mascara visant à créer une bibliothèque de l’Emir qui réunit son legs d’homme de culture, de guerrier et d’humanitaire.

 

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