Export: nécessaire structuration des procédures logistiques

La nécessaire structuration et la mutualisation des procédures logistiques lors des opérations d'export a été relevée dimanche à Alger par les opérateurs économiques et représentants des structures portuaires du pays.

Lors de son intervention à l'occasion de la seconde journée du Symposium international sur la translogistique, le transit et l'entreposage des marchandises (SITTEM 2018), le directeur de la gare maritime de l'Entreprise du port de Béjaia, Halim Kacemi, a mis en exergue l'intérêt d'optimiser les différentes procédures de transit pour réduire les délais et donc les coûts de la logistique au profit des opérateurs économiques.

"Le temps moyen de séjour d'un conteneur au niveau du port de Bejaïa depuis son débarquement jusqu'à sa sortie du port est de seize jours", a-t-il fait savoir, indiquant qu'au niveau de ports étrangers, comme celui de Barcelone, ce même délai est de deux à trois jours.

Pour y remédier, il a plaidé pour la densification des solutions informatiques pour fluidifier les opérations de transit.

"L’informatique n’est pas un choix, c'est une nécessité", a-t-il insisté, en se réjouissant de la future mise en place d'un guichet unique informatique accessible à l’ensemble des acteurs intervenant dans l'acte d'exporter.

M. Kacemi a également estimé nécessaire la réalisation entrepôts logistiques implantés dans les "lieux privilégiés" à proximité des ports notamment avec la nécessaire implication des pouvoirs publics dans ce processus pour assurer une localisation appropriée des terrains ainsi que leur taille.

De plus, il s'est dit favorable à la fixation d'un cadre réglementaire "pour éviter un mitage du territoire par des activités logistiques déstructurées", ainsi qu'à la création d’une agence nationale de la logistique apte à coordonner l'ensemble des procédures et initiatives en faveur de la facilitation des opérations logistiques.

Pour sa part, le directeur général de la société Boublenza, spécialisée dans l`exportation de la poudre de caroube, Chakib Boublenza, a noté plusieurs défis à relever au profit du secteur logistique national.

Il a ainsi relevé le manque d’infrastructures logistiques modernes et d’offres de services professionnelles intégrées ainsi que le fractionnement des chaines de transport dû aux mauvaises connexions intermodales.

M. Boublenza a également appelé à remédier la carence en digitalisation des opérations administratives et commerciales et à la lourdeur des procédures de contrôle aux frontières.

Par ailleurs, en marge de cette rencontre, la directrice informatique de l'Entreprise du port d'Alger, Mme Berahma, a fait savoir que les autorités des ports nationaux ont pris conscience de l'importance de la digitalisation de leurs structures.

Ainsi, le port d'Alger bénéficie de son système d'information permettant la dématérialisation de "l'ensemble du processus de passage des marchandises au niveau des ports" contribuant à la baisse des délais de passage, a-t-elle rappelé.

La même responsable est également revenue sur le projet de guichet unique portuaire en cours d’élaboration par le ministère des Travaux publics et des Transports "en cours de finalisation".

Selon Mme Berahma, cela réduira sensiblement les délais de séjour des conteneurs sur les ports.

Sur 800.000 unités débarquées sur l'ensemble des ports commerciaux du pays en une journée, il est possible d'économiser jusqu'à 12 millions d'euros/jour, soutient-elle.

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