Cheptel décimé : dialogue de sourds entre assureurs et éleveurs

Des épidémies ont récemment frappé le cheptel et occasionné de très grandes pertes pour les éleveurs nationaux. En quelques jours seulement, 1200 têtes sont décimées à travers 12 wilayas et les autorités coméptentes de certaines wilayas ont procédé à la fermeture des marchés à bestiaux. Faute d’assurance, les paysans comptent demander une indemnisation à l’Etat.  

Mais comment se fait-il que ce cheptel n’est pas assuré ? Pourquoi faut-il à chaque fois attendre de pareilles catastrophes pour se rappeler l’utilité de la prévention ?

Dans un reportage diffusé, ce mercredi sur les ondes de la radio Chaine 3, la journaliste du service économique, Narimane Mendil, donne la parole aux protagonistes. Les éleveurs renvoient la balle aux assureurs tandis que ces derniers rappellent les conditions requises pour la conformité du cheptel aux conditions en vigueur.

Le principal frein à la souscription est la transhumance. Selon les éleveurs, les compagnies d’assurance et les mutualités refusent la transhumance. «Les éleveurs ne peuvent pas répondre à ces conditions», explique le président de l’Association réunissant cette corporation. D’après lui, les assurances doivent modifier leur approche et appliquer au cheptel les mêmes dispositifs que ceux régissant les autres produits à l’instar de l’assurance automobile. «Ils doivent, recommande-t-il, mettre des experts dans toutes les wilayas».

Du coté des assureurs, on évoque plusieurs contraintes et de nombreuses complications pour l’assurance du Cheptel. En plus du problème de transhumance, Cherif Benhabylles, Directeur général de la mutualité agricole CNMA, avance le problème d’identification du Cheptel, mais surtout la conformité aux préalables de l’assurance. «Toute assurance doit respecter un certains nombre de préalables. On ne peut assurer que le cheptel qui est déjà vacciné et qui est élevé dans le respect des conditions d’hygiène», explique-t-il.

En attendant la fin de l’opération d’identification du cheptel lancée par le ministère de l’agriculture, une compagne de sensibilisation auprès des éleveurs est plus que jamais nécessaire pour éviter de pareilles situations dont aucune des parties n'en sort gagnante.        

  

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