Le professeur Mourad Abid : des rendez-vous rapprochés contribueraient à diminuer le nombre de décès de personnes atteintes de cancer

Elles sont quelque 20.000 personnes à décéder, chaque année, du cancer, en Algérie, où 50.000 nouveaux cas de cette lourde pathologie sont, par ailleurs, diagnostiqués au cours de la même période.

En dépit des importants moyens engagés par l'Etat pour contrer cette maladie (centres anti cancer, traitements innovants et matériels modernes de radiothérapie) les résultats escomptés pour diminuer le taux de morbidité des patients n’ont pas été à la hauteur des attentes. 

Accueilli, lundi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le chef du service de chirurgie au Centre de lutte anti cancer de Batna impute en premier lieu cette situation à l’inorganisation du calendrier de rendez-vous de radiothérapie obligeant des malades à « attendre jusquà six mois » au lieu de faire l'objet d’une prise en charge « plus rapide ».

Pour le professeur Mourad Abid, il reste également à rationaliser les moyens matériels et, en même temps, à disposer de personnels de soins mieux formés au niveau des 17 centres anti-cancer disséminés à travers le pays.

Commentant les annonces relatives à la création d’un Réseau national d’enregistrement des cas de cancer et de système de détection précoce de cette affection, l’intervenant considère que de tels organes sont indispensables d’autant, note-t-il, que faute de ces indicateurs les spécialistes sont contraints de s’appuyer sur des approximations pour évaluer le taux de survie ou de mortalité des patients.

Du Plan national anti-cancer, institué en 2015, sur le point d’être reconduit pour cinq nouvelles années, ce praticien observe qu’il aura permis et permettra encore d’aboutir à une meilleure coordination et à disposer de chiffres « interprétables ».

Confirmant la probabilité d’une augmentation du nombre de personnes atteinte du cancer en Algérie, l’invité l’appuie sur les mauvaises habitudes alimentaires et de vie de nombre de citoyens.

Outre les activités de dépistage des cancers du sein, du col de l’utérus et colorectal, la meilleure façon, selon lui, de lutter contre la prolifération de ce mal est de prendre sérieusement en compte l’axe 1 du plan anti-cancer lequel recommande la prévention notamment celle visant à mener une lutte de tous les instants contre le tabagisme et la mauvaise alimentation.    

National, Société