Réinsertion des détenus: l'expérience pionnière de l'Algérie mise en avant

Le représentant résident adjoint du Programme des nations unis pour le développement (PNUD) en Algérie, Edewin Carrié a mis en avant, dimanche, l'expérience pionnière de l'Algérie en matière de réinsertion des détenus, basée essentiellement sur des réformes constitutionnelles liées aux droits de l'Homme et aux libertés publiques.

A l'ouverture d'une rencontre régionale de formation sur "l'appui à la contribution de la société civile en matière de réinsertion des détenus", organisée à Alger, M. Carrié s'est félicité de l'expérience acquise par l'Algérie dans ce domaine qui l'érige "en leader dans la région", relevant,à ce propos, que cette expérience "a suscité l'intérêt de plusieurs pays, tels que le Mali, le Niger et le Liban récemment".

Après avoir précisé que l'expérience algérienne repose sur des réformes constitutionnelles relatives aux droits de l'Homme et aux libertés individuelles et collectives, le responsable onusien a rappelé que l'Algérie avait remplacé, depuis des années, le terme rééducation par réinsertion, traduisant ainsi "la forte volonté politique de considérer cette question en tant que point stratégique dans la consécration de la paix et de la sécurité sociales, à travers la réduction du taux de récidive criminelle".

Abordant le rôle du mouvement associatif dans ce domaine, M. Carrié a dit que la contribution de la société civile devrait "renforcer les chances d'une réinsertion harmonieuse des anciens détenus au sein de leur société".

Les efforts consentis par l'Algérie dans ce sens, poursuit M. Carrié, "sont en totale adéquation avec la stratégie du PNUD pour la période (2017/2021)", ajoutant qu'au cours des deux années restantes, l'accent sera mis sur le volet lié à l'appui des capacités du mouvement associatif et la réalisation de centres d'accueil des détenus, en vue de leur permettre de dialoguer directement avec des psychologues-assistants et assistants sociaux , pour accélérer leur réinsertion , et ce, au titre d'un programme de coopération bilatérale avec l'Algérie.

Il a affirmé, à ce titre, que les femmes détenues "bénéficieront d'une attention particulière", vu leur situation sociale vulnérable.

Pour sa part, le directeur général de l’administration pénitentiaire, Mokhtar Felioune a mis en avant le rôle de la société civile dans la garantie de la réinsertion des détenus sur le terrain, ce qui a amené l’Algérie à "renforcer la coopération avec les associations dans le cadre des réformes opérées dans sa politique pénitentiaire".

"L’Etat algérien accomplit, à travers ses établissements pénitentiaires, un travail énorme en vue de faciliter la réinsertion des détenus, à travers leur accès à la formation durant toute la période de leur détention.

Cependant, il n’est pas en mesure de suivre tous les détenus après leur mise en liberté, une mission qui doit incomber, selon le même responsable, aux associations, vu leur proximité des prisonniers".

"Après leur mise en liberté, la plupart de ces détenus sont devenus de bons éléments, utiles pour la société, grâce à leur prise en charge par le mouvement associatif qui les a protégés d'une éventuelle récidive", a-t-il soutenu.

A ce propos, M. Felioune a fait savoir que les établissements pénitentiaires en Algérie comptaient "environ 39.000 détenus inscrits dans l'enseignement général, dont près de 4.000 candidats au baccalauréat, 4.000 autres au BEM, en sus de 35.000 détenus inscrits dans l'enseignement et la formation professionnels".

Le responsable a mis en avant la réussite de l’expérience algérienne en matière de réinsertion des détenus, affirmant que "depuis la mise en œuvre de la politique de la réinsertion, aucun cas de désobéissance ou de rébellion de détenus n’a été enregistré contre l’administration pénitentiaire".

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