Nigeria: 29 morts dans de nouvelles violences intercommunautaires dans le Nord

Au moins 29 personnes, dont un policier, ont été tuées dans de nouvelles violences intercommunautaires dans l'Etat de Kaduna, dans le nord du Nigeria, a annoncé jeudi la police.

Des hommes armés, soupçonnés d'être des éleveurs peuls, ont attaqué mardi plusieurs villages d'agriculteurs de l'ethnie adara dans le district de Kajuru, faisant 29 morts, selon le chef de la police de l'Etat de Kaduna, Ahmad Abdurrahman.

«Nous avons dénombré 27 morts, dont un policier et plus tard, nous avons découvert deux autres corps, ce qui fait 29», a déclaré à la presse M. Abdurrahman, qui s'est rendu mercredi dans la région.

«Les assaillants sont allés de hameau en hameau, incendiant des maisons et tuant des gens», a-t-il ajouté. «Nous avons compté 40 maisons incendiées et beaucoup de personnes blessées».

Des renforts de la police devaient être déployés dans la zone pour prévenir de nouvelles attaques et traquer les assaillants, a assuré le patron de la police.

Ces violences ont probablement été perpétrées en représailles aux attaques menées le 11 février contre une dizaine de communautés peules.

Selon le gouverneur de l'Etat, Nasir El-Rufai, 130 peuls avaient alors été tués, un chiffre que la police avait refusé la semaine dernière de confirmer, assurant que l'enquête était encore en cours dans cette région isolée très difficile d'accès.

«Ce type de massacre bestial doit cesser. Les forces de l'ordre ne toléreront plus jamais ces absurdités», a déclaré M. Abdurrahman.

Le gouverneur de Kaduna a précisé que les dernières violences s'étaient étendues aux villages du district voisin de Kachia, toujours dans l'Etat de Kaduna.

«Le gouvernement condamne ce recours à la violence et appelle toutes les communautés à soutenir les efforts visant à rétablir le calme dans la région», a-t-il affirmé mardi dans un communiqué.

Le sud de l'Etat de Kaduna, où se trouve Kajuru, a connu plusieurs vagues de violences entre éleveurs peuls et agriculteurs chrétiens, notamment pour des questions d'accès à la terre et à l'eau.

Le conflit a pris ces dernières années une dimension ethnique et religieuse, aggravée par l'explosion démographique dans le pays le plus peuplé d'Afrique (190 millions d'habitants) et par l'instrumentalisation qu'en font souvent les politiciens locaux. APS

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